| MASTABA, subst. masc. ARCHÉOL. Tombeau égyptien privé de l'Ancien Empire, de forme quadrangulaire, abritant une chapelle réservée au culte du mort et surplombant le caveau aménagé au fond d'un puits où l'on déposait le sarcophage. Tout à l'heure au Louvre. Antiquités égyptiennes. Longuement regardé les bas-reliefs du mastaba. Quelle délicatesse dans ce dessin qui a l'air d'à peine effleurer la pierre! (Green,Journal,1949, 328).L'architecture funéraire privée est surtout illustrée par les grands mastabas de calcaire, tel celui du Louvre, dont la silhouette même − un «banc» − rappelle le tertre primitif qui recouvrait simplement le corps, et dont les formes (plan rectangulaire, murs avec fruits) s'inspirent de celles liées à l'emploi de la brique crue (Encyclop. univ.t. 51969, p.1056).− P. anal. Chapelle funéraire. Tant de monde après le char [funèbre de Moréas] et un si exact service d'ordre que je n'ai pu pénétrer dans le mastaba (Valéry,Lettres à qq.-uns,1945, p.88). Prononc.: [mastaba]. Étymol. et Hist. 1. 1664 mastabez plur. «banc de pierre» (J. de Thévenot, Relation d'un voyage fait au Levant, p.58); 2. 1869 mastaba archéol. (A. Mariette, Sur les tombes de l'Ancien Empire que l'on trouve à Saqqarah ds R. Archéol., nouv. série, t.19, p.9). Empr. à l'ar. mas̥t̥aba «estrade pour s'asseoir; banc de pierre», mot d'orig. araméenne qui serait lui-même empr. au gr. σ
τ
ι
β
α
́
ς «lit de paille, de jonc, ou de feuilles; tombe» ou σ
τ
υ
́
π
ο
ς «tronc d'un végétal, bâton» (v. K. Vollers ds Z. der deutschen Morgenländischen Gesellschaft, t. 51, p.293; v. aussi Dozy t. 1, p.831b). Cf. ital. mastaba «estrade pour s'asseoir» (xvies. ds Batt.), angl. mastabe «id.» (1603 ds NED). |