| MASOCHISME, subst. masc. A. − Perversion sexuelle dans laquelle le plaisir sexuel, la jouissance sont liés à la souffrance ou à l'humiliation subie par le sujet. J'ai des amis très engagés dans le masochisme que j'ai déjà emmenés chez des médecins, parce qu'ils avaient des lésions intestinales, des blessures à l'anus (Le Fou parle, juin 1980, no13, p.43, col. 1): . Si Krafft-Ebing parle de masochisme, c'est parce qu'il fait gloire à Masoch d'avoir renouvelé une entité clinique, en la définissant moins par le lien douleur-plaisir sexuel que par des comportements plus profonds d'esclavage et d'humiliation...
G. Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, Paris, Union gén. d'éd., 1971, p.14. − PSYCHANAL. Freud étend la notion de masochisme au-delà de la perversion décrite par les sexologues, d'une part en en reconnaissant des éléments dans de nombreux comportements sexuels et des rudiments dans la sexualité infantile, d'autre part en décrivant des formes qui en dérivent, notamment le «masochisme moral» dans lequel le sujet, en raison d'un sentiment de culpabilité inconscient, recherche la position de victime sans qu'un plaisir sexuel soit là directement impliqué (Lapl.-Pont.1967). B. − P. ext. Attitude d'une personne qui recherche la souffrance, l'humiliation ou qui s'y complaît. Vous avez accepté avec un masochisme naturel à des intellectuels l'idée d'une dictature de l'esprit (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.297).Dans l'art et la manie de se coiffer réside une part de masochisme (Colette, Belles sais., 1954, p.82). Prononc.: [mazɔ
ʃism̭]. Étymol. et Hist. 1896 (M. A. Raffalovitch, Uranisme et unisexualité, 134 ds Quem. DDL t. 21). Dér. avec suff. -isme* du nom du romancier autrichien Leopold von Sacher-Masoch (1836-1895). Fréq. abs. littér.: 29. |