| MASCARON, subst. masc. ARCHIT. Motif ornemental constitué d'une figure grotesque ou fantastique en ronde-bosse ou en bas-relief, décorant p. ex. les clefs d'arcs, les chapiteaux, les entablements, les orifices de fontaine. Les mascarons du Pont-Neuf, ces cauchemars pétrifiés sous la main de Germain Pilon (Hugo,N.-D. Paris,1832, p.58).Chacune de ces têtes si pittoresquement monstrueuses [des caricatures de Vinci], encadrée de quelque feuillage ou de quelque volute d'ornement, ferait un superbe mascaron crachant l'eau d'une fontaine (Gautier,Guide Louvre,1872, p.220).La voûte portait à sa clef un mascaron cornu (A. France,Dieux ont soif,1912, p.27).− P. anal. [Pour désigner une personne au visage très laid] Une fontaine de vomissements jaillit des grosses lèvres du mascaron. Alessandro et les gens de sa suite l'empoignèrent alors brutalement et le poussèrent dans la chaise (Milosz,Amour. initiation,1910, p.68). Prononc. et Orth.: [maskaʀ
ɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1633 (Peiresc, Lettre 14 avril ds éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 2, p.506). Empr. à l'ital. mascherone «grand masque grotesque» (dep. 1378-95, Sacchetti ds Batt.), att. comme terme d'archit. dep. 1550 (Vasari, ibid.), dér. de maschera (masque1*) à l'aide du suff. augmentatif -one (-on1*). Fréq. abs. littér.: 20. Bbg. Hope 1971, p.291. Sculpt. 1978, p.523. |