| MARGOT, subst. fém. I. − Pop. et région., péj. [S'emploie pour désigner une femme bavarde ou une femme aux moeurs légères] C'étaient des conseils pratiques sur l'amour, (...) toutes sortes d'histoires de margots qui s'étaient bien repenties d'y avoir passé (Zola, Assommoir, 1877, p. 722).Les femmes! y compris la reine, j'ai souci De toutes ces margots autant que de ceci. (Il fait claquer ses doigts) (Hugo, Quatre vents esprit, 1881, p. 312). II. − Pop. Pie. Autrefois ces braves savetiers n'avaient que des pies (...). Les portiers ont suivi le mouvement: ils ont remplacé la margot par le perroquet ou la perruche (Kock, Ni jamais, 1835, p. 14).Le vol des piverts, des margots et des merles (Rollinat, Névroses, 1883, p. 171). REM. Margoton, subst. fém.,péj., synon. (supra I).Courir les margotons. Mon cher, un conseil, ne lis pas tant dans les livres et regarde un peu plus les margotons. Les coquines ont du bon (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p.833).Rem. V. aussi goton. Prononc.: [maʀgo]. Étymol. et Hist. Ca 1350 sens peu clair, peut-être comme le suggère T.-L. «jeune fille légère» (G. Le Muisit, Poésies, II, 260 ds T.-L.); 1. a) ca 1550 «femme de moeurs légères» (ds Anc. Théâtre fr. d'apr. FEW t. 6, 1, p. 323b); 1588 (Cholières, ibid.), actuellement sens dial. (cf. Moisy); b) 1803 «femme bavarde» (Boiste); 2. 1642 «pie» (Oudin Fr.-Ital.); cf. 1694 Margot la pie (La Fontaine, Fables, XII, 11). Dimin. utilisé comme nom commun du prénom Marguerite, cf. 1462 la Grosse Margot (Villon, Le Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1583). |