| MARGINALISME, subst. masc. A. − État marginal de quelque chose. Synon. marginalité (dér. s.v. marginal).L'étude géographique montre que certaines régions (...) sont, à une époque donnée, dans une situation de sous-développement ou de décadence de leur activité par rapport à l'évolution d'autres régions et sont placées de ce fait dans une situation de marginalisme économique (Traité sociol., 1967, p. 268).Du fait du poids même des institutions américaines (...) les seules possibilités qui soient offertes de produire un théâtre non conformiste (...) résident dans cette semi-clandestinité, cet amateurisme, ce marginalisme que décrit Davies (Lettres fr., 26 févr. 1968, p.18, col. 3-4). B. − Attitude, mode de vie propre aux marginaux. Hélène, elle, est infirmière. Son diplôme ne vaut pas des fortunes, mais à la différence de tant d'autres, il ne se dévalue pas. Elle travaille dix mois pour en vivre six (...). Elle en a sa philosophie. Elle croit au marginalisme comme art de la débrouille, pas comme règle de vie (Le Sauvage, oct. 1975, p. 22, col. 2). C. − ÉCON. Théorie économique d'après laquelle la valeur d'échange d'un bien pour un individu se mesure par l'utilité de la dernière unité disponible dont il dispose. D'un autre côté, toutes les écoles abstraites, les marginalismes autrichiens, les marginalismes de l'équilibre, les grands constructeurs et leurs exégètes substituent le calcul individuel de l'utilité neutre aux vues banales sur l'enrichissement (Univers écon. et soc.,1960, p.4-4).On doit essentiellement au marginalisme d'avoir montré l'importance, l'utilité et la place des goûts des consommateurs dans la production, dans les prix et, par conséquent, dans la répartition des biens économiques (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1968, p. 170). REM. Marginaliste, adj. et subst.,écon. a) Adj. Qui caractérise ou appartient à la théorie économique du marginalisme. Analyse, thèse marginaliste. Sans doute ce n'est que plus tard avec les libéraux classiques, plus tard encore avec l'école marginaliste que ces démonstrations seront pleinement achevées (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 30).L'automate paraît calculer son comportement à la façon d'un hédoniste, ou selon les formules de la théorie marginaliste (Ruyer, Cybern., 1954, p. 69).b) Subst. Économiste partisan du marginalisme. En réalité, le principe économique, admis communément par les premiers marginalistes, n'exprime que la psychologie simple et grossière du commerçant idéal (J. Vuillemin, Être et trav., 1949, p. 100). Prononc.: [maʀ
ʒinalism̭]. Étymol. et Hist. 1945 Le néo-marginalisme (F. Perroux ds R. Barre, L'Écon. pol., pp.164-165); 1949 (J. Vuillemin, op. cit., p. 118). Dér. de marginal*; suff. -isme*. |