| MANTILLE, subst. fém. Longue et large écharpe de soie ou de dentelle, le plus souvent noire, couvrant la tête et les épaules, qui fait partie du costume traditionnel des Espagnoles. Une Espagnole (...) me répondit (...): «Chez nous, ce ne sont plus que les femmes du peuple qui portent des mantilles; je ne serais pas une vraie Espagnole d'aujourd'hui, si je m'habillais ainsi» (Barrès,Jard. Bérén.,1891, p. 103):. Comme partout ailleurs en Espagne, les femmes (...) portent presque toutes une sorte de grande voilette noire, à pois ou à dessin de dentelle, posée sur les cheveux, et qui retombe autour du visage, jusque sur les épaules. C'est évidemment le vestige de la mantille que nous ne trouverons pas avant Séville...
T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 49. − P. anal. Coiffure féminine rappelant cette coiffure traditionnelle. Ces mantilles de laine enveloppent la tête des dames [du Chili] lorsqu'elles sont dans la rue et qu'il fait froid (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 65).Allez-vous me laisser longtemps ce bandeau et ce voile? − Non. Le moment est venu de vous enlever tout cela et de vous rendre la vue. La mantille d'abord. Hop! et maintenant le bandeau! ouvrez les yeux, chère Suzanne (Duhamel,Suzanne,1941, p. 163). Prononc. et Orth.: [mɑ
̃tij]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1726 «espèce de grand fichu à trois pointes, dont celle de derrière est arrondie, portée par les femmes de la haute société» (Merc. de mai ds Trév. 1743); 2. a) av. 1799 «longue et large écharpe de soie ou de dentelle, dont les femmes espagnoles se couvrent la tête et les épaules en la croisant sous le menton» (Beaumarchais, Seguedille ds
Œuvres, éd. 1809, t. 7, p. 176); b) 1821 «pièce de toilette de femme, imitant la mantille espagnole» (Latouche, L'Héritier, Lettres amans, p. 105). Empr. à l'esp. mantilla, dér. de manto «mante de femme; grande mantille; manteau de cérémonie», du lat. tardif mantus «mantelet», dér. régr. de mantellum (manteau*). Fréq. abs. littér.: 116. |