| MANDUCATION, subst. fém. Action de manger. Les pages de la Genèse qui décrivent le péché du premier couple le rattachent à la manducation d'un fruit qui, présenté à l'homme et à la femme par le tentateur, doit leur donner la connaissance de «l'utile et du nuisible» (Philos., Relig., 1957, p. 32-13):. L'immolation de l'ennemi, dans les premiers temps, sa manducation: tel fut d'abord le sacrifice de propitiation avant le combat, telle fut l'action de grâces après la victoire.
Proudhon, Guerre et paix, 1861, p. 38. ♦ RELIG. CATH. Communion eucharistique. La manducation du corps du Sauveur est un gage de vie éternelle et de résurrection glorieuse (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 497). − PHYSIOL. Ensemble des fonctions antérieures à la digestion, comprenant la préhension, la mastication, la sécrétion salivaire et la déglutition (d'apr. Courtois 1972). REM. 1. Manducable, adj.,synon. vieilli et rare de mangeable.Renan reprochait ce soir à Berthelot que la science ne s'occupait pas assez de faire, avec ses découvertes, de la nourriture, des choses manducables, comme du pain sans froment, du vin sans raisin, de la viande sans boeuf, ni mouton (Goncourt, Journal, 1878, p. 1228). 2. Manducateur, -trice ; manducatoire, adj.[En parlant d'un organe] Qui sert à manger. Appendices manducateurs. Nous décrirons ces palpes en même temps que le reste des organes manducatoires des insectes (Cuvier,Anat. comp., t. 2, 1805, p. 684). Prononc. et Orth.: [mɑ
̃dykasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1495 (Jeh. de Vignay, Mir. hist., IX, 33, édit. 1531 ds Delb. Notes mss); 1541 théol. (Calvin, Institution chrétienne, livre IV, chapitre 17, éd. J.-D. Benoit, p. 379). Empr. au lat. chrét. manducatio «action de manger (en particulier l'Eucharistie)», dér. du lat. manducare «manger». Fréq. abs. littér.: 12. |