| MANDILLE, subst. fém. COST. Casaque portée aux xvieet xviies. par les gens de basse condition, en partic. par les laquais. Bernaville avait réellement fait partie de la maison du maréchal Bellefonds, et porté la mandille, c'est-à-dire la livrée (Nerval,Illuminés, 1852, p. 58).Un héraut du Roi, portant la mandille ouverte, bleue aux fleurs de lys (La Varende,Anne d'Autr., 1938, p.174).− P. ext. Veste courte, misérable vêtement. Il grelottait dans sa coquille Quand d'un luth je lui fis l'octroi. De fleurs j'ai garni sa mandille ; Pauvres pécheurs, priez pour moi! (Béranger,Chans., t. 3, 1829, p. 33). Prononc. et Orth.: [mɑ
̃dij]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. 1575 «sorte de manteau court, de casaque» (Arch. nat. KK 236, fol. 379 ds Gay); 2. 1580 «casaque de laquais» (J. de Cahaignes, L'Avaricieux, IV, 4 ds Hug.). Généralisation du fém. de mandil «sorte de casaque» (1468, mandilh ds Gdf.), «casaque de laquais» (157O, Arch. nat. KK 136, fol. 73 ds Gay), empr. à l'a. gasc. mandilh «vêtement grossier de paysan» (1519, Arch. mun. St Sever CC 1, fol. IV, 7 ds G. Millardet, Rec. des textes des anciens dialectes landais, p. 137); déjà att. au sens de «sorte de manteau» en a. lang. (ca 1448, mandials, Arch. cath. Carcas. ds Levy Prov. et 1480, mandil, Doc. de Bessières, ibid.) et au sens d'«essuie-main» en a. prov. (1260-70, Flamenca, 509, ibid.). Ces formes sont vraisemblablement issues, à la suite d'une évolution cour. de -nt- en -nd- dans le domaine occitan et en partic. en gasc. (cf. Rohlfs Gasc. 1970, pp. 137-139 et R. Ling. rom. t.45, 1981, p. 96, 116), du lat. mantile «essuie-main, serviette, nappe» (cf. TLL), var. de mantele, réfection de mantelia, plur. de mantilium, var. de mantelum (v. manteau). Il n'est donc pas nécessaire, pour justifier la forme -nd- de suivre le cheminement du FEW qui fait remonter le mot au gr. μ
α
ν
δ
η
́
λ
η en passant par l'hispano-arabe mandil «mouchoir, serviette», issu de l'a. ar. mindil «nappe», lui-même issu de l'a. syrien mandīlå (cf. FEW t. 6, 1, p. 629a-b). |