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MANDEMENT, subst. masc.
A. − Ordre écrit qu'on fait tenir à quelqu'un. Le 7 juillet, le Duc quitta Pontoise avec une suite nombreuse de gens d'armes et de gentilshommes qui s'étaient rendus à mon mandement (Barante,Hist. ducs Bourg., t 4, 1821-24, p. 234).
HIST. Ordre royal aux autorités locales. On exigeait, pour authentifier ce privilège de franc salé, un mandement du roi vérifié par la Chambre des comptes (R. Doucet, Les Instit. de la Fr. au XVIes., Paris, Picard, t. 2, 1948, p. 581).
P. ext. Ordre donné par une autorité. En règle générale, on avait une entière confiance en son esprit familier qu'on considérait comme son «père», et ce lien constituait la base de la foi d'un individu. Mais l'esprit était d'humeur capricieuse et retirait sa faveur dès que l'on enfreignait ses mandements (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 341).
RELIG. CATHOL. Ordonnance ou notification qu'un évêque fait publier dans son diocèse. Les évêques écrivent des mandements en prenant possession de leur siège, et tous les ans au commencement du Carême; on les lit au Prône. Bossuet et Fénelon nous en ont laissé d'admirables (Bach.-Dez.1882):
. Il avisa un coin de mur où était placardée la plus pacifique feuille de papier du monde, une permission de manger des oeufs, un mandement de carême adressé par l'archevêque de Paris à ses «ouailles». Bahorel s'écria: − Ouailles, manière polie de dire oies. Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 304.
B. − DROIT
1. Vieilli. ,,Ordonnance d'un juge supérieur`` (Lep. 1948). Mandement à comparaître. Le Procureur du Roi adressera les réquisitions nécessaires aux agents de la force publique chargés de l'exécution des mandements de justice (Code pêche fluv., 1875, p. 32).
Mandement d'exécution. Formule conclusive qui rend exécutoires les grosses des jugements (d'apr. Lar. Lang. fr.).
2. ADMIN. ANC. ,,Circonscription territoriale qui groupait dans les Alpes du Dauphiné plusieurs paroisses ayant des alpages et des forêts en commun`` (Fén. 1970). Elle [la vie sociale dans les vallées des Alpes] s'est constituée peu à peu, par de sages règlements. De l'esprit d'association qu'elle favorise sont nés ces mandements, ces syndicats d'irrigation, ces coutumes (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 264).
Prononc. et Orth.: [mɑ ̃dmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1remoitié xiies. «ordre» (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, CXVIII, 6 [lat. mandata]); 1155 (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 6721); 1367 mendement «ordre écrit d'une autorité administrative» (Règlement de Charles V ds Ordonnances des rois de France, t. 5, p. 81); fin xves. «citation devant un tribunal» (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 84). Dér. de mander*; suff. -ment1*; cf. le lat. médiév. mandamentum «ordre» (1079 ds Nierm.), «notification d'un ordre en vertu du pouvoir judiciaire» (1103, ibid.).