| MAMOURS, subst. masc. plur. Fam. Marques d'affection se traduisant par des baisers, des caresses parfois peu sincères. Se faire des mamours; faire des mamours à qqn. Existez hardiment l'un pour l'autre, faites-vous des mamours (...) idolâtrez-vous (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 645).La petite et moi, ici même, il nous était permis de tout faire, question mamours (Audiberti, Femmes Bœuf,1948, 2etabl., p. 50):1. Bref, elle m'adorait. C'était des cajoleries, des mamours, des p'tits noms de chien, un tas d'gentillesses à me donner des réflexions. Je me disais : « Faut pas qu'ça dure, ou je me laisserai prendre! » Mais on ne me prend pas facilement, moi. Je ne suis pas de ceux qu'on enjôle avec deux baisers.
Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Hist. vraie, 1882, p. 336. − Rare. Paroles ou écrits enjôleurs, flatteurs. Il écrit des mamours à l'honorable Villemessant. Avec tout cela, il échouera probablement (Flaub., Corresp.,1876, p. 246). − Au fig. Flatteries destinées à obtenir un profit. Il croit en Dieu, celui-là, et il fait des mamours à ces canailles de ministres (Zola, Assommoir,1877, p. 626): 2. Le service le plus important de tous, qui est celui de la Défense nationale, peut se trouver gravement compromis par le besoin qu'éprouve son chef militaire et politique à faire des avances et mamours à ses pires ennemis...
L. Daudet, Stup. XIXes.,1922, p. 76; REM. Mamourer, verbe,néol. a) Emploi intrans. Faire des mamours. Ce sourdaud (...) papillonnait avec ses lunettes en fil d'archal, roucoulait, se pavanait, mamourait, tout godichon (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 58).b) Emploi trans. Caresser, cajoler. Et deux tétons en oreillers Pour s'y blottir, y roupiller Et les mamourer sans rien dire (Rictus, Soliloques,1897, p. 46). Prononc. et Orth. : [mamu:ʀ]. Ac. 1878 : m'amour; 1935 : mamours; Littré : m'amour; DG : mamour et m'amour; Rob., Lar. Lang. fr. : mamour. Étymol. et Hist. 1862 subst. masc. plur. (Hugo, loc. cit.). Agglutination de m'amour forme élidée de ma amour (1606 Nicot : Mot composé de Ma ou Mon, et Amour, duquel l'homme blandit et caressé celle qu'il aime, le pareil est de T'amour et S'amour). Fréq. abs. littér. : 18. |