| MALDONNE, subst. fém. JEUX DE CARTES. Erreur dans la distribution des cartes. Il y a maldonne, il faut recommencer la partie (Ac.1935).− Au fig. Erreur, malentendu. Jacques se demande s'il n'y a pas maldonne. Si Germaine n'était pas une contre-façon de ses désirs, pipés par une ressemblance. Mais non. Le désir ne trompe pas (Cocteau,Gd écart,1923, p. 88).Le poème de circonstance se trouve être d'une banalité décourageante. La petite flamme qu'on avait cru découvrir n'existait pas sans doute (ou bien le vent de la famille en soufflant dessus l'aura éteinte). Décidément il y a maldonne! (Estaunié,Rom. et prov.,1942, p. 142).Je l'invite à claper, le Riton, à la Tour d'Argent. Je croyais lui faire plaisir. Maldonne! (...) Tout, dans ce décor (...) lui causait un malaise insupportable (Simonin,Touchez pas au grisbi,1953, p. 179): . ... depuis que je ne peux plus l'y associer, ma vie ne m'intéresse plus du tout. Qu'est-ce qu'il fait? Où est-il? Est-il bête de m'avoir cru méchant. Ou si c'est moi qui suis bête... Dis-lui qu'il y a maldonne et recommençons la partie.
Gide,Corresp.[avec Valéry], 1895, p. 231. Prononc. et Orth.: [maldɔn]. Att. ds Ac. 1935. V. mal2. Étymol. et Hist. 1. 1827 jeux «erreur commise par celui qui donne les cartes» (M. Lebrun, Vocab. de tous les termes usités dans les jeux, p. 350 ds Le Manuel des jeux de Calcul et de Hasard... [Paris-Roret] ds Fr. mod. t.16, p.212); p. ext. 1920 «erreur de partage» (Ponchon, Muse cabaret, p.168: quelques jours après, la patronne m'en servit huit [pruneaux]. Simple maldonne?); 2. 1903 il y a eu maldonne (Huysmans, Oblat, t.2, p.274). Déverbal de mal donner (v. mal2et donner) d'apr. donne*. Fréq. abs. littér.: 17. Bbg. Quem. DDL t.15. |