| MALCHANCEUX, -EUSE, adj. et subst. A. − [En parlant d'une pers.] 1. Emploi adj Qui est victime de la malchance. Ces joueurs malchanceux qui, voyant quelqu'un gagner, se décident trop tard à le suivre, et misent avec lui lorsqu'il commence à perdre (Radiguet, Bal, 1923, p. 50): 1. À la rancoeur presque légitime de cette brute malchanceuse, lentement blanchie dans l'attente, gavée d'amertumes et de bonnes paroles, forte de son droit, après tout, de ses vingt années de services loyaux et de conduite irréprochable, il fallait un exutoire.
Courteline, Train 8 h 47, 1888, 1repart., 2, p. 24. 2. Emploi subst. J'ai remarqué dans la vie que les chanceux, les gens nés sous une heureuse étoile, regardent un peu méprisamment les malchanceux (Goncourt, Journal, 1894, p. 521): 2. Étudiant dans mon Flaubert la personne d'Emma Bovary, je faisais remarquer qu'elle était une malchanceuse, que presque tous les événements de sa vie tournaient obstinément contre elle, contre son intention et sa volonté.
Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 238. B. − Emploi adj. [En parlant d'une chose] Où se manifeste la malchance. Malchanceuse aventure. C'est simplement un malchanceux hasard qui empêche que cette branche de mon activité ne se puisse développer (Du Bos, Journal, 1927, p. 178): 3. ... la fatigue de Kate à la suite du travail de rocher du Riffelhorn obligea encore Jos-Mari à mettre son élève au repos, et, finalement, à supprimer l'ultime épreuve de son programme malchanceux.
Peyré, Matterhorn, 1939, p. 169. Prononc. et Orth.: [malʃ
ɑ
̃sø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1876, 10 nov. (Le Petit Parisien, 3epage ds Littré Suppl.). Dér. de malchance*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 56. |