| MAJOLIQUE, subst. fém. Faïence italienne, notamment de l'époque de la Renaissance, dont la glaçure stannifère ou plombifère a été empruntée aux potiers espagnols. Plat, pot, poterie, vase de majolique. La peinture, depuis David jusqu'à Delacroix, me paraît la peinture du même peintre, une peinture bilieuse, dont le soleil est du jaune triste qu'il y a dans les majoliques italiennes (Goncourt, Journal, 1890, p. 1005).Il sera fort intéressant, par exemple, de rapprocher des majoliques italiennes ou des émaux limousins de la Renaissance les gravures de Marc-Antoine que les émailleurs ont si fréquemment prises pour modèles (Réau, Archives, bibl., musées, 1909, p. 33).Prononc. et Orth.: [maʒ
ɔlik]. Ac. 1878 et 1935, comme l'ensemble des dict.: majolique ou maïolique, cette dernière forme étant pourtant exceptionnelle dans les textes du xxes. Étymol. et Hist. 1447 platz de terre de Mailloreque (Mémoriaux du roi René, éd. A. Lecoy de la Marche, no660); 1556 maiolique (J. Temporal, Description de l'Afrique [trad. d'un ouvrage ital., lui-même trad. de l'ar.], II, pp. 67-68 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 18, p. 236). Empr. à l'ital. maiolica «céramique émaillée» (dep. le xves., Bisticci ds Batt.; v. autres attest. ital. du xves. ds Gay), du lat. médiév. Majolica (1368, Chron. Veron. ds Du Cange) altération de Majorica, nom de l'île de Majorque: l'Italie centrale (plus spécialement la Romagne) importa la technique de la majolique de Majorque, où les autochtones l'avaient reçue des Arabes (v. FEW t. 6, 1, pp. 60b-61a). Fréq. abs. littér.: 19. Bbg. Hope 1971, p. 207. _ Kohlm. 1901, p. 49. _ Sar. 1920, p. 24. _ Wind 1928, p. 145, 200. |