| MAILLER, verbe I. − [Correspond à maille1I] A. − Emploi trans. Qqn maille qqc. 1. [L'objet désigne un filet] Confectionner ou réparer les mailles de. Nazaire prit sa navette et mailla le filet des raquettes, pendant que Roméo cintrait au feu leur cadre d'aulne (Genevoix, Laframboise, 1942, p. 26). 2. [L'obj. désigne une pièce d'armure] Faire avec des mailles. Il a l'estoc, la lance, et la cotte maillée Qui de la nuque aux reins reluit ensoleillée (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 287). 3. [L'obj. désigne un vitrage] Entourer de mailles. La grande salle à piliers et à solives, dont le mur n'est qu'un vitrage maillé de plomb (Hugo, Rhin, 1842, p. 240). 4. [L'obj. désigne une chaîne] Fabriquer les mailles de. P. métaph. De telles bontés maillent leur chaîne et la gratitude boucle son cadenas (H. Bazin, Qui j'ose aimer, 1956, p. 223). 5. Région. (Savoie, Suisse). [L'obj. désigne une branche, une tige] Tordre. Enlever le feuillage en le «maillant», non en le coupant, ce qui provoquerait des saignées provoquant [sic] la pourriture (P. Magnollay, P. Mottier, Culture maraîchère, Lausanne, Spes, t. 4, 1971, p. 118). − P. ext., fam. Fausser, voiler. Des individus avaient causé des dégâts (...) arrachant des panneaux de signalisation, en maillant d'autres (Le Nouvelliste et Feuille d'Avis du Valais,23 juill. 1980, p. 22). B. − Emploi intrans. et pronom., PÊCHE 1. [Le suj. désigne un filet] Être de dimensions convenables pour capturer le poisson. (Dict. xixeet xxes.). 2. [Le suj. désigne un poisson] Se prendre dans les mailles d'un filet. Le beau filet si léger, où va se mailler la sardine (Chevrillon, Bret. hier I, 1925, p. 146). II. − [Correspond à maille1II] Emploi intrans. et pronom. A. − [Le suj. désigne un oiseau] Se couvrir de mailles. Les perdreaux ne maillent pas encore; les perdreaux commencent à se mailler (Ac.1835-1935). B.− [Le suj. désigne une plante, notamment une cucurbitacée] Pousser des mailles. (Dict. xxes.). Prononc. et Orth.: [mɑje] et [-a-], (il) maille [mɑ:j], [-a-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Part. passé et adj. 1. a) 1160 «formé d'une cotte de mailles» (Enéas, éd. J. J. Salverda de Grave, 4416: li halbers fu... menu maillié); b) 1576 [éd.] «armé d'une cotte de mailles» (Bodin, Les Six livres de la République, p. 499); c) 1765 poisson maillé «poisson pris dans les mailles du filet» (Encyclop. t. 14, p. 220a, aussi se mailler); 2. 1376 «tacheté (des oiseaux)» (Modus et Ratio, 114, 69 ds T.-L.); 3. 1751 mar. bonnette maillée (Encyclop. t. 2, s.v. bonnette). B. Verbe trans. 1. 1611 «armer d'une cotte de mailles» (Cotgr.); 2. 1831 mar. «lacer» (Will.). C. Verbe intrans. 1. 1680 «faire des mailles de filets» (Rich.); 2. 1690 «commencer à avoir des mouchetures (des perdreaux)» (Fur.); 3. 1721 bot. (Trév., avec citat. d'aut.). Dér. de maille1*; dés. -er. DÉR. Mailleur, -euse, subst.a) Subst. Personne qui fabrique des filets de pêche. (Dict. xixeet xxes.). b) Subst. fém. Roue de cueillage [prise du fil par le bec d'une aiguille] d'un métier à tricoter. (Dict. xxes.). − [mɑjoe:ʀ] et [-a-], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) subst. masc.
α) 1550 «ouvrier qui fait des cottes de mailles» (Arch. de Simancas ds Gay),
β) 1769 «personne qui confectionne des filets» (Duhamel du Monceau, Traité général des pêches maritimes, t. 16, p. 10), b) subst. fém. 1902 «roue de cueillage d'un métier à tricoter» (Nouv. Lar. ill.); de mailler, suff. -eur2*. BBG. −Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 120. |