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MAIGREUR, subst. fém.
A. − Caractère, état de celui ou de ce qui est maigre. Anton. grosseur.
1. [Correspond à maigre1I A 1] Synon. (méd.) émaciation.L'extrême maigreur de cet enfant, qui n'avait plus que la peau et les os (Balzac,Méd. camp., 1833, p. 132).Je me la figurais assez bien telle qu'elle est: longue, mince, jusqu'à la maigreur (Farrère,Homme qui assass., 1907, p. 109).Un chaton de six semaines, tout noir, d'une maigreur famélique (Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p. 221).
PHYSIOL. Déficit pondéral résultant d'une insuffisance ou d'une diminution des réserves graisseuses de l'organisme. Synon. cachexie; anton. obésité.Maigreur acquise, cachectique; maigreur et marasme. En principe, on parle de maigreur lorsque le poids est 20 % au-dessous de la valeur du poids idéal (Duranteau1971).On distingue, par ailleurs, les maigreurs constitutionnelles, sans caractère pathologique, des amaigrissements faisant ou non suite à une maigreur pré-existante (Méd. Flamm.1975).
2. [Correspond à maigre1I A 2] Maigreur d'un bras, du cou, d'un visage. À la maigreur de sa main ridée on devinait un vieillard (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p. 487).Des joues intelligentes, d'une maigreur juvénile, qui avait quelque chose de touchant (Rolland,J.-Chr., Amies, 1910, p. 1160).Ses jambes, qu'il croisait, étaient d'une maigreur excessive (A. France,Dieux ont soif, 1912, p. 150).
B. − [Correspond à maigre1II]
1. Caractère, état de ce qui est grêle et étroit. Synon. étroitesse, finesse.Maigreur d'un peuplier. Arbres d'automne, à la souple maigreur, au squelette élégant d'un dessin contourné, avec des touffes de duvet roux (Rolland,J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1443).
BEAUX-ARTS
Exiguïté de proportions d'un élément architectural ou ornemental. La maigreur d'une colonne (Ac.1835-1935).On objectera la maigreur des formes propres au métal... Cette apparence de maigreur est en effet très-choquante quand les fers (...) viennent se mêler à l'architecture de pierre (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 128).
Sécheresse d'exécution d'une oeuvre d'art; caractère de ce qui, dans une oeuvre d'art, manque d'ampleur, de moelleux. Maigreur de la touche, du dessin. Au défaut [la crudité de ton] il s'en est joint un autre, la maigreur, et ce vice de l'école anglaise est très apparent dans le plus grand peintre qu'ait aujourd'hui l'Angleterre, E. Landseer (Ménard,Hist. Beaux-Arts, 1882, p. 283).
2. P. ext. Caractère, état de ce qui est peu fourni, peu abondant. Synon. pauvreté; anton. abondance, densité, opulence.Maigreur d'un feuillage, d'une récolte. Tout avait la misère et la maigreur d'une végétation foulée et qui ne respire pas (Goncourt,G. Lacerteux, 1864, p. 197).Pauvre terrain, qui n'a que des produits rares, quelques amandes, quelques truffes, une forêt dont la maigreur ferait sourire un homme du Nord (Barrès,Mystère, 1923, p. 124).
P. méton. Manque de fertilité, de productivité (d'un terrain). Synon. improductivité, stérilité; anton. fertilité:
1. Quelques plantes à feuilles piquantes, au bas quelques bardanes, des joncs, des plantes aquatiques indiquaient et l'exposition au nord et la maigreur du sol. Balzac,Curé vill., 1839, p. 173.
3. Au fig. Caractère de ce qui est médiocre, insuffisant (en quantité ou en qualité). Synon. faiblesse, insignifiance, médiocrité, pauvreté; anton. importance, richesse, valeur.
a) [En quantité] Maigreur d'un revenu. La Reine (...) avait chargé, malgré la maigreur de ses ressources (...) dix dames de distribuer 1.500 francs par mois, en nourriture et en chauffage dans toutes les paroisses de Paris (L. Daudet,Lys sangl., 1938, p. 114).
b) [En qualité] Tu as eu une enfance si belle, si lourde d'imaginations et de paradis, qu'en la quittant la maigreur de la vie t'a découragé (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1910, p. 191):
2. Dépérissement, étiolement dans les coeurs de la vitalité française. Trop de pauvreté, trop de maigreur dans nos sentiments patriotiques, si vifs qu'ils soient. Leur donner plus de richesse, plus d'amplitude. Barrès,Cahiers, t. 11, 1914, p. 86.
Littér. Pauvreté de l'inspiration, des idées, du style (d'une oeuvre); caractère de ce qui, dans une oeuvre, manque d'ampleur ou offre un intérêt restreint. Synon. indigence, médiocrité, pauvreté; anton. ampleur, intérêt, richesse.Maigreur du style. La maigreur de son sujet l'a forcé à recourir à des épisodes, à des morceaux de remplissage (Ac.1935).Les observations de l'abbé de Mably sont écrites d'un ton d'arrogance et de fatuité qui les feroit prendre pour l'ouvrage de quelques capacités, si la maigreur n'y remplaçoit l'enflure (Chateaubr.,Ét. ou Disc. hist., t. 1, 1831, p. xliii).C'est bien là tout ce que ce roman, sec jusqu'à la maigreur et d'une vacuité confondante, nous apprend d'un peu original (Les Nouvelles littér., semaine du 14-21 mai 1981, no2787, p. 38, col. 3).
Prononc. et Orth.: [mεgʀoe:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1413 «état d'un corps qui a peu de graisse» (Frère Nicole, Livre des proufits champestres de P. de Crescens, 4, 2 ds Delb. Notes mss); 2. 1800 «état d'un sol peu productif» (Delille, L'homme des champs, II ds Littré); 3. 1835 beaux-arts maigreur de touche (Ac.); 4. id. archit. maigreur d'une colonne (ibid.); 5. id. litt. maigreur de style; de sujet (ibid.). Dér. de maigre1*; suff. -eur1*; cf. le lat. macor, -oris «maigreur». Fréq. abs. littér.: 318. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 343, b) 754; xxes.: a) 650, b) 263.