| MAGISTER, subst. masc. A.− Vx. Maître d'école de village. La férule du magister. J'avais douze ans, et ne savais rien encore, sauf quatre mots de latin, appris chez un vieux libraire, ex-magister de village, passionné pour la grammaire (Michelet, Peuple, 1846, p. 24).L'instituteur n'est pas l'homme qu'il faut pour recueillir les traditions populaires (...) M. Albert Meyrac a admis (...) plus d'un récit dont le style rappelle moins le paysan que le magister (A. France, Vie littér., t. 4, 1892, p. 92). B. − Littér. et péj. Personnage, enseignant ou non, pédant et dogmatique. Je n'accepte aucune ou presque aucune des remarques aussi messéantes que puériles du docteur Joulin qui ne me paraît, à moi, qu'un magister en fait de langue (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 6, 1846, p. 455).C'est en vain que les magisters prétendent marquer une distinction entre rêve et rêverie (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 102). − Emploi adj. Mes jupes gênaient sa gravité de cuistre; et il est certain que quand j'eus suivi son conseil et adopté le sarrau masculin (...) il devint dix fois plus magister et m'écrasa sous son latin, s'imaginant que je le comprenais bien mieux (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 335). Prononc. et Orth.: [maʒistε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. magistère. Étymol. et Hist. 1. 1452 «maître d'école» ici fig. (A. Greban, Mistere de la Passion, éd. O. Jodogne, 19217); 2.1701 «pédant» (Fur.). Mot lat. signifiant «celui qui commande, dirige, conduit», spéc. «maître qui enseigne». Fréq. abs. littér.:65. |