| * Dans l'article "MAF(F)IA,(MAFIA, MAFFIA), subst. fém." MAF(F)IA,(MAFIA, MAFFIA) subst. fém. [P. réf. à la Mafia, puissante organisation criminelle secrète fondée en Sicile, servant des intérêts privés par la pratique d'activités illicites et le recours à des moyens illégaux] A. − Péjoratif 1. Association généralement clandestine et redoutable d'individus dénués de scrupules. Il flanquerait Elam [qui préparait sa faillite frauduleuse] et sa maffia à la porte? (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 168): 1. Munie de fonds secrets considérables (...) entretenant une foule d'agents (...) composant une véritable maffia (...) terrorisant les directeurs de journaux d'information, les députés et les sénateurs, les magistrats du Parquet et du Siège, à l'aide de ses dossiers et pelures (...) bouchant le vol par le crime, et le crime par des rumeurs calomnieuses, que propage son équipe de salonnards (...) la Sûreté Générale est (...) «l'État»...
L. Daudet, Police pol., 1934, p. 69. 2. P. anal. Groupe dont les membres, unis par des préoccupations et des intérêts communs, sont solidaires jusqu'à se soutenir mutuellement par toutes sortes de moyens. Synon. coterie.Mafia des femmes (Giraudoux, Lucrèce, 1944, i, 10, p. 79): 2. Le jour où Lafferre fut mis en cause par Razimbaud, les maçons de la chambre s'étant groupés sur les bancs autour de lui, ils l'entourent, le soutiennent. Cette maffia riait s'il riait, s'indignait quand il s'indignait.
Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 187. − ,,Ensemble des anciens élèves d'une grande école, supposés se prêter main-forte dans (...) leurs carrières personnelles, et poursuivre en commun une politique de népotisme et d'infiltration. La maffia des mineurs (...) est tenue pour particulièrement puissante et redoutable`` (Éduc. 1979). Ah, il ne l'aurait pas choisi, et pourtant en un sens c'était une aubaine: bonne famille, bien pensant, des espérances, et la maffia des X (Butor, Passage Milan, 1954, p. 77). B. − Fam. Groupe de gens que des goûts, des centres d'intérêt communs, rassemblent et rendent solidaires. C'est la première fois que je pénètre dans la salle d'attente d'un vétérinaire. Il y avait déjà trois personnes (...) . Ces trois personnes parlaient entre elles. Quand je suis entré avec Tarzan, elles m'ont regardé de telle façon que j'ai compris que je venais, sans le savoir, d'adhérer à la mafia des amis des bêtes (J. Dutourd, Pluche, XII, p. 193 ds Rob. Suppl. 1970). REM. Maf(f)ioso,(Mafioso, Maffioso) subst. masc.,au plur. maf(f)iosi.(mafiosi, maffiosi) a) Membre de l'organisation criminelle dénommée La Mafia. Mafioso sicilien. Ce qui intéresse le mafioso, ce n'est pas la passion; il ne tue pas pour tuer, il ne commet pas de «crime passionnel»; seuls le fascinent le pouvoir et l'argent (L'Express, 18 oct. 1965, p. 50, col. 2).Avec valeur d'adj.
α) [Qualifie une pers.] Qui appartient à La Mafia. Retour au village natal d'un Corse vaguement «maffioso» qui a fait fortune aux États-Unis (Le Point,19 févr. 1973, p. 60, col. 1).En appos. Gangster mafioso (L'Express, 18 mars 1968, p. 63, col. 3).Groupes mafiosi rivaux (Yam-Kell.t. 21970).
β) [Qualifie une chose] Relatif aux mafiosi, à La Mafia; de mafioso. Phénomène mafioso (Yam-Kell.t. 21970).Immigrants italiens transportant avec eux des comportements «mafiosi» (Réalités, déc. 1973, p. 100, col. 2).Or ce film n'appartient à aucun des genres qui font fortune en ce moment. Ni porno, ni artistico-érotique, ni karaté, ni mafioso, ni satanique, ni catastrophiste (Le Point, 13 janv. 1975, p. 68, col. 1).b) P. ext., péj. Membre d'une mafia (v. ce mot A 2). Les insultes, M. Castera et ses amis les décèlent dans la campagne anti-alcoolique qui est, à leurs yeux, une «campagne antivin». Ils s'en prennent particulièrement au Dr Robert Debré (...) père du ministre de la Défense: père et fils, confondus dans une même réprobation, sont qualifiés par eux de «maffiosi antivin» (L'Express, 13 oct. 1969, p. 111, col. 2). Prononc. et Orth.: [mafja]. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971: mafia. Étymol. et Hist. 1874 mafia (R. des deux mondes, 1eraoût, 633 ds Quem. DDL t. 14). Mot ital. désignant une société secrète de nature criminelle fondée en Sicile entre 1820 et 1848, issu du sicilien mafia «hardiesse, vantardise», d'orig. obsc., peut-être issu de l'ar. maḥyāṣ
«vantardise» (v. Lok. no1355; DEI; Batt.). Pour d'autres hyp., v. aussi Pellegr. Arab., p. 223. Bbg. Hope, 1971, p. 447. |