| MADRAS, subst. masc. TEXT. Étoffe à chaîne de soie et à trame de coton, de couleurs vives. Les étoffes négligées, pour robes, sont: (...) le taffetas à petites rayures, le madras, la mousseline de laine (Femmes,mai 1849, p. 158).Des jeunes filles, à mes pieds, vendaient les percales, les châles, les madras, les bas de coton écru (Arnoux, Paris, 1939, p. 97).− P. méton. Pièce de cette étoffe utilisée comme foulard, fichu, cravate ou mouchoir. Après avoir entouré son cou d'un madras, couvert sa tête grisonnante d'un grand chapeau de paille, il sortit de sa dunette (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 2).Il porte une veste d'un beige très clair, laineuse, flottante, et, autour du cou, un madras à fond rouge, qui lui fait un teint blême (Martin du G., Notes Gide, 1951, p. 1394). ♦ En partic. Coiffure formée d'un fichu de cette étoffe noué sur la tête. Leur coiffure [des Bordelaises] est très originale; elle se compose d'un madras de couleurs éclatantes posé à la façon des créoles (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 9).Elle était coiffée d'un vieux madras jaune enroulé autour de sa tête et noué sur la nuque à la façon des Arlésiennes ou des Génoises (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 265). Prononc. et Orth.: [madʀ
ɑ:s], [-dʀas]. Att. ds Ac. dep. 1835. Sans [-s] ds Littré, DG, Martinet-Walter 1973 [-ɑ-]/[-a-] (9/9), [-s] / sans [-s] (14/4). Étymol. et Hist. 1. 1797 «étoffe dont la chaîne est de soie et la trame de coton» (s. réf. ds Bl.-W.2-5); 2. 1798 «mouchoir de madras» (Pièces d'Orgères, II-1-100, ro4: un mouchoir de col, appelé madras); 3. 1812 «coiffure formée d'un foulard de madras» (Jouy, Hermite, t. 2, p. 33). De Madras, nom d'une ville de l'Inde où cette étoffe était fabriquée. Fréq. abs. littér.: 63. |