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MACULE, subst. fém.
A. −
1. Littér. Salissure, tache. Synon. maculature (v. ce mot A).La distance était grande, et Tartarin eut le temps de se relever, d'effacer les macules de boue restées à ses vêtements (A. Daudet, Port-Tarascon, 1890, p. 218).Elle portait un chemisier de satin blanc cinq jours, sans une macule, sans une ombre (La Varende, Indulg. plén., 1951, p. 67).
− Au fig. Souillure. Enfin, Monseigneur (...) oignant les paumes des deux petites mains d'ivoire, renversées sur le drap, effaça leurs péchés (...). Et le corps entier était blanc, lavé de ses dernières macules (Zola, Rêve, 1888, p. 192).
2. P. ext. Tache de couleur ou d'aspect différent par rapport à un fond. Sa peau rouge (...) était semée de macules jaunes qui disparaissaient dans les poils rudes de sa barbe grisonnante (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 128).
− Spécialement
a) ASTRON. Tache sombre observée à la surface du soleil et p. ext. de la lune. En Pologne, à cette date, on remarqua que la pleine lune portait dans son centre une grande macule noire (Barrès, Colline insp., 1913, p.261).
b) MÉD. Tache cutanée rouge et plane provoquée par un érythème ou une anomalie de la pigmentation de la peau. La macule n'est autre qu'une aréole érythémateuse, rose d'abord puis rouge franc (Teissier dsNouv. Traité Méd.fasc. 2 1928, p. 155).
♦ O.-R.-L. Synon. tache* auditive, tache* acoustique.Les organes récepteurs sensoriels sont constitués, dans l'utricule et le saccule, par des groupes de cellules réceptrices ciliées, formant sur la paroi membranaire de petites plaques que l'on appelle macules. Il y a une macule dans l'utricule et deux dans le saccule (Encyclop. Sc. Techn.1972, p. 227).
c) ZOOL. Tache de couleur, naturelle, apparaissant sur le pelage, le plumage, le tégument d'un animal, oiseau, insecte. Une curieuse espèce de libellule vole devant nos pas, avec une macule noire ou grenat à l'extrémité des ailes (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 923).
B. − IMPR. Tache d'encre sur une feuille imprimée. Synon. maculature (v. ce mot B 1).Mon oncle releva ses lunettes, prit une forte loupe, et passa soigneusement en revue les premières pages du livre. Au verso de la seconde, celle du faux titre, il découvrit une sorte de macule, qui faisait à l'œil l'effet d'une tache d'encre (Verne, Voy. centre terre, 1864, p. 16).
Prononc. et Orth.: [makyl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début xives. fig. «tache, souillure» (Aimé de Mont-Cassin, Ystoire de Li Normant, 104, Champollion ds Delb. Notes mss); 1488 «tache» (N. Huen, Voy. à Jérus., Epitre ds DG); 1627 «tache de naissance sur la peau» (A. Matthiolus, Comment. sur Dioscoride, p. 451); 1690 «tache sur le soleil» (Fur.). Empr. au lat. macula (v. macula). Fréq. abs. littér.: 24.
DÉR.
Maculeux, -euse, adj.Caractérisé par la présence de taches, de macules. Certains auteurs (...) firent connaître une troisième variété en 1892, la lèpre maculeuse (Perrin dsNouv. Traité Méd.fasc. 4 1925, p. 356).− [makylø], fém. [-ø:z]. − 1resattest. 1495 (B. de Gurd, Pratiq., I, 22 ds Gdf.), 1552 «tacheté» maculeuse (B. Aneau, Imagination poétique, p. 57 ds Hug.); de macule, suff. -eux*.