| MACHIN, subst. masc. Fam. [Pour désigner qqc. ou qqn dont on ne connaît pas ou dont on ne se rappelle pas le nom; pour remplacer le nom de qqc. qu'on se refuse, ou qu'on néglige de nommer clairement] Synon. bidule (fam.), chose, fourbi (fam.), truc (fam.).Ayant reniflé elle dit: − Bougre! Ça ne fouette pas qu'un peu, ici! Ohé, mon père Frédéric machin-chouette, si on renouvelait l'atmosphère? (Courteline, Train 8 h 47, 1888, 2epart., vii, p. 172).Un machin d'homme, quand c'est sous une robe, c'est douillet, c'est comme une grosse fleur (Sartre, Mur, 1939, p. 97).MACHIN, TRUC, CHOSE, tous morts, tous tués, crevés, écrabouillés, anéantis, disloqués, oubliés, pulvérisés, réduits à zéro (Cendrars, Main coupée, 1946, p. 314).V. fourbi A 3 ex. de Courteline, Colette et chose2ex. 1:1. − Qu'y a-t-il donc là dedans [dans le vin cuit]? (...) − Toutes sortes de choses! (...) d'abord des machins qui viennent des Indes, la cannelle, des herbes qui vous changent, par enchantement.
Balzac, Paysans, 1844-50, p. 207. − [Pour désigner une chose, une oeuvre, une institution dont on parle avec ironie (réelle ou feinte)] Machin diplomatique, philosophique; machin en vers. Que diable appelles-tu ton «machin sémantique», dont je ne sais rien, sinon qu'il «a paru»? Tâche alors qu'il paraisse jusqu'ici (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1898, p. 305).Il y a aussi quelques machins qui ont l'air d'avoir été écrits par un bedeau avec de l'encre à l'eau bénite (Toulet, Corresp. avec un ami, 1920, p. 204): 2. Machin [it. ds le texte] a connu, il y a quelques années, un moment de célébrité. Le général de Gaulle qualifia ainsi − le Machin − l'Assemblée générale des Nations Unies au moment où l'on discutait aux assises de cette organisation des mesures de répression prises par le gouvernement français contre les nationalistes algériens qui étaient alors qualifiés de rebelles.
Dupré1972. Rem. On emploie qqf. dans le même sens machine. Le peuple trouva, lui, que le coup était très bon, décisif, et que chose, ayant admirablement allongé machin, machine (...); bref, qu'ils étaient tous les trois (...) des flambards sans pareils et la fine fleur des arènes (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 60). Un jour ma petite ministère avait laissé une de ces machines révélatrices piquée dans ma tenture, près de ma glace (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Épingles, 1888, p. 1092). Prononc.: [maʃ
ε
̃]. Étymol. et Hist. 1807 (J.-F. Michel, Expr. vic.). Forme masc. tirée de machine, de même signification 1807 (supra), v. Dauzat Ling. fr., 1946, p.51. Fréq. abs. littér.: 83. |