| MACARON, subst. masc. A. − Petit gâteau rond, moelleux, parfumé, à la surface légèrement craquelée, composé de pâte d'amande et de blanc d'oeuf. Quels macarons! C'est à vous dégoûter du pain. Et puis, d'avoir pensé à moi là-bas, à Nancy!... ça c'est charmant! (Villiers de L'I.-A., Corresp., 1889, p. 262): .Elle avait surtout une vive tendresse pour la boulangerie Taboureau, où toute une vitrine était réservée à la pâtisserie (...) et elle était encore attendrie par les bocaux pleins de gâteaux secs, de macarons et de madeleines.
Zola, Ventre Paris, 1873, p.779. B. − P. anal. (de forme) 1. Natte de cheveux roulée sur l'oreille. Marie-Hélène avait changé de coiffure; elle portait maintenant deux nattes qu'elle roulait en macarons sur ses oreilles, ce qui, pensait-elle, la rajeunissait et aussi cachait le lobe décollé (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 157). 2. a) Insigne de forme ronde en tissu ou en métal que l'on arbore à titre distinctif généralement sur un uniforme. [St-Cyr, 1833.− Le képi ou casquette d'Afrique comporte un] macaron bleu au milieu du calot garance plissé (Titeux, St-Cyr, 1898, p. 368).Macaron de pilote bien en évidence sur la poitrine (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 39). − En partic. et fam. Rosette de la Légion d'Honneur. Recevoir le macaron; macaron à la boutonnière. Les moeurs d'avant 39 n'étaient pas telles qu'il fût permis de se mêler aux tire-laine, à moins qu'ils ne fissent le métier sur une certaine échelle et nantis d'un ruban sinon d'un macaron dans l'ordre national de la Légion d'Honneur (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 86). b) Vignette (ronde) délivrée à certains corps sociaux, pour permettre une identification rapide et les aider dans leurs fonctions. Macaron tricolore; macaron de Presse. (Ds Voyenne 1967). 3. Rare. Signe manuscrit, rondelle de papier imprimé placé(e) sur un écrit dans le but d'attirer l'attention d'un lecteur. La lettre était tapée à la machine à écrire et portait, dans le coin, les repères de la dactylographe, plus un macaron rouge où se trouvait imprimée la mention «pièces jointes» (Duhamel, Désert Bièvre, 1937, p. 80). 4. Arg. et pop. Volant d'automobile. Manier le macaron; as du macaron (Sandry-Carr. 1963). C. − Spécialement 1. ARCHIT. Ornement de forme ronde. L'eau qui jaillit de deux fontaines à macarons (Barrès, Cahiers, t. 3, 1904, p. 294).Le plâtrier a tortillé les rinceaux et les macarons. Ces ridicules rosaces, qui entourent au plafond le crochet de la lampe, ont reçu plus d'une confidence (Alain, Propos, 1923, p.550). 2. COIFFURE. ,,Peigne dont les femmes font usage pour retenir leur chignon. Il est de forme ovale, ses deux grosses dents sont très larges, et les deux faces de ces dents ne sont point parallèles`` (Chesn. 1857-58). 3. PASSEMENTERIE. Robe du soir. (...) la jupe drapée est ornée dans le bas d'un large galon d'argent; on le retient sur le côté à l'aide de trois macarons (La Mode illustrée, 21 févr. 1909, p. 77 ds Quem. DDL t. 16). 4. TECHNOL. Clou courbé muni d'une tête ronde qui sert de porte-manteau. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975). Prononc. et Orth.: [makaʀ
ɔ
̃]. ,,L' [ɑ] a pour ainsi dire disparu`` (Fouché Prononc. 1959, p. 86). Martinet-Walter 1973 [-kaʀ
ɔ
̃]/[-kɑ
ʀ
ɔ
̃] (15/2). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1552 «petite pâtisserie ronde aux amandes» (Rabelais, Quart Livre, chap. 59, éd. R. Marichal, p. 241); 2. 1752 peigne à macaron (Trév.); 3. 1833 «insigne de forme ronde» (ds Titeux, loc. cit.); spéc. 1911 arg. «rosette de la Légion d'Honneur» (d'apr. Esn.); 1928 «insigne honorifique» (P. Chack, Ceux du blocus, p. 272 ds G. Esnault, Notes inédites: lieutenant Samy Fournié, premier des nôtres à avoir obtenu le macaron d'aviateur); 4. 1835 «ornement en forme de macaron» (Kock, Ni jamais, p. 28: deux bols de punch ornés de macarons); spéc. 1927 «natte de cheveux roulée sur l'oreille» (Gyp, Souv. pte fille, p. 157); 5. 1925 arg. «volant d'automobile» (d'apr. Esn.); 1927 (Morand, Bouddha, p. 127). Empr. avec transposition, à l'ital. du Sud maccarone (macaroni*) qui désignait, selon les régions, des pâtes de formes diverses, et qui fut synon. de gnocchi du xiveau xviies. (v. DEI et Batt.). Fréq. abs. littér.: 35. Bbg. Boulan 1934, p. 36. _ Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 422. _ Dauzat Ling. fr. 1946, p.275. _ Hope 1971, p. 206. _ Quem. DDL t. 16. |