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MABOUL, MABOULE, adj. et subst.
Pop. et fam.
I. − Adj. Qui a perdu la raison, fou. Complètement maboul. Légèrement maboul (Goncourt, Journal, 1888, p. 803).Qu'est-ce que c'est d'ça? eh dis donc, l'ami, t'es pas des fois maboule? (Barbusse, Feu, 1916, p. 313):
.... le troisième «éminent» rédacteur en chef de la Lanterne, était maboul bien avant qu'on le sût. Il était président du conseil au moment de la déclaration de guerre. L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 150.
II. − Subst. Ces gens-là n'intéressaient que quelques maboules (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 157).C'est un hurluberlu, une tête brûlée, un maboul (Duhamel, Cécile, 1938, p. 184).
REM.
Maboulesque, adj.,hapax, fam. Peu à peu il [Clemenceau] s'entraîna à cette gymnastique sur la personne de ses ministres, rappelant à Pichon son attitude froussarde (...), coupant les tirades maboulesques de Viviani (L. Daudet, Clemenceau, 1942, p. 179).
Prononc.: [mabul]. Étymol. et Hist. 1860 subst. (Pitre Chevalier, Le prix d'un noeud d'épée, chap. «L'esprit d'un maboul (idiot)», Musée des familles, juillet, p. 306 ds Fr. mod. t. 19, p. 301); 1879 adj. (Huysmans, Soeurs Vatard, p. 50). Empr. à l'ar. mahbūl «fou, sot stupide» ( < habila «devenir ou être fou, déraisonner» Dozy t. 2, p. 745), mot également passé en sabir (1830, Dict. de la langue franque ou petit mauresque ds Sain. Lang. par., p. 500: maboul, fou). Fréq. abs. littér.: 21.
DÉR.
Maboulisme, subst. masc.,fam. Excentricité de caractère; état d'une personne maboule. Elle a dû sentir de loin ce coup de maboulisme (Duhamel, Combat ombres,1939, p. 156) [mabulism̭]. 1reattest. 1883 (M. Frescaly, Le 6eMargouillats, p. 286 ds Villatte, Parisismen, 1906); de maboul; suff. -isme*.
BBG.Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 609. _ Pauli 1921, p. 65.