| * Dans l'article "LÉSINER,, verbe trans. indir." LÉSINER, verbe trans. indir. A. − Épargner sordidement jusque sur le prix des plus petites choses. Synon. liarder, regarder, rogner. 1. Lésiner sur + subst.Il lésine sur tout, ne pas lésiner sur l'éducation des enfants, lésiner sur le confort. Je me montrai décidé à faire grandement les choses, à ne pas lésiner sur les devis, à n'épargner rien quant aux accessoires (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 242).Avare pour elle-même, elle était prodigue pour les autres. Elle lésinait sur des riens, et puis, tout à coup, elle craignait d'avoir mal agi et donnait trop (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 247): 1. Il dépensait beaucoup, à tort et à travers, sans que ces gaspillages, à vrai dire, que les habitudes d'économie séculaire venaient modérer, par accès de remords, − (il dépensait un stère de bois, et lésinait sur une allumette), − vinssent sérieusement entamer son avoir.
Rolland, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 847. ♦ Rare. Lésiner pour + subst.Sylvaine l'avait choisie sur de bonnes recommandations, et n'avait pas lésiné pour le prix de pension (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 187). 2. Absol. Je ne suis pas un de ces ladres qui lésinent en affaires et font des économies de bouts de chandelle (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 44).Mettons que je sois avare... mais pas au point de lésiner quand il s'agissait de la santé de Marie (Mauriac, Mœud vip.,1932, p. 138): 2. Monsieur vient de perdre son ami (...) il est son héritier, dit l'inconnu. Monsieur ne lésinera sans doute pas : il achètera un terrain à perpétuité pour sa sépulture.
Balzac, Cous. Pons,1847, p. 281. B. − Au fig. Ne pas donner à quelque chose toute l'extension souhaitable, ne pas faire bonne mesure de quelque chose. Synon. marchander. 1. Lésiner sur + subst.Lésiner sur les moyens. Il s'était fabriqué une religion presque protestante, sans s'apercevoir qu'en lésinant sur le surnaturel, il s'exposait à ne plus croire à rien du tout (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 266): 3. En France, il est indifférent d'être ignorant (...) pourvu qu'on soit éloquent. Allons, plumes légères et bien taillées, plumes françaises et rhétoriciennes, pendant que vous y êtes, ne marchandez pas, ne lésinez pas sur l'éloge...
Sainte-Beuve, Cahiers,1869, p. 123. 2. Absol. Qu'elle nous plaise ou non, pourquoi lésiner avec l'évidence? (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 79). Prononc. et Orth. : [lezine], (il) lésine [lezin]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1618 (La fameuse Compagnie de la Lesine, fo37 ro). Dér. de lésine*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 48. DÉR. 1. Lésineur, -euse, adj. et subst.(Personne) qui lésine. (Dict. xixeet xxes.). − [lezinœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1reattest. 1657-90 lezineur (Tallemant Des Reaux, Historiettes, éd. A. Adam, t. 1, p. 531); de lésiner, suff. -eur2*. 2. Lésineux, -euse, adj.Qui a pour habitude de lésiner. Synon. avare, ladre, liardeur (vieilli), pingre; anton. généreux, prodigue.Pour leur intérêt même, il leur eût convenu de songer à cette amélioration de sort du peuple; ils y auraient trouvé leur compte : l'état devenu très riche et moins lésineux, aurait pu aisément leur allouer à tous, les 1,000 fr. par mois qu'obtiennent quelques favoris (Fourier, Nouv. monde industr.,1830, p. 63).Alors qu'il ne s'agissait plus que d'en finir pour nous et nos patientes et lésineuses victimes (...) j'entends (...) le hennissement d'un cheval (Arnoux, Zulma,1960, p. 245).− [lezinø], fém. [-ø:z]. − 1reattest. 1770 (Voltaire, lettre 5 janv. ds Corresp., éd. L. Moland, t. 14, p. 523); de lésiner, suff. -eux*. BBG. − Hope 1971, p. 290. |