| LUSTRER, verbe trans. A. − Qqn lustre qqc.Rendre (plus) brillant, lisser. 1. [Par le simple polissage, la friction] Lustrer des bottes, des ustensiles. Joseph, avec sa manche, lustrait le feutre de son chapeau melon (Duhamel,Désert Bièvres,1937, p. 257). − [Le suj. désigne un animal] Kano Motonobou vit les oiseaux lustrer leurs plumes dans la rosée du matin (Faure,Hist. art,1912, p. 206). 2. [À l'aide d'enduits, de traitements spéciaux] Cire dont on lustre les fers à repasser; lustrer une voiture: .... M. Ernest Goyon (...) annonça qu'il avait enfin découvert un vernis pâteux aussi brillant que les plus beaux vernis, aussi facile à appliquer que la cire (...) plusieurs journaux industriels firent l'éloge de la pâte à lustrer les meubles, de M. Goyon.
Nosban,Manuel menuisier,1857, p. 186. B. − Qqc. lustre qqc.L'hiver, avant le jour, Jean était réveillé par une rumeur de foule calme, un piétinement de sabots, dans la rue invisible (...). Ce bruit durait longtemps, jusqu'à ce que le jour filtrant par les persiennes vînt dans la chambre lustrer la table d'acajou (Chardonne,Dest. sent.,i, 1934, p. 122).Une petite pluie de fin septembre (...). Juste assez pour moirer l'asphalte de reflets, mouiller les toits, lustrer les arbres (Carco,Nost. Paris,1941, p. 14). C. − Emploi pronom. 1. Emploi pronom. passif. Devenir brillant. Bientôt ma peau devint lisse, mes cheveux brillants, j'étais comme un cheval dont la robe se lustre quand il mange bien, qu'il est bien brossé, bien soigné (Triolet,Prem. accroc,1945, p. 309). 2. Emploi pronom. indir. Rendre brillant. De l'autre côté de l'Oise, sur un fil télégraphique, une hirondelle se lustrait les plumes, soulevait son aile avec un mouvement presque humain (Montherl.,Songe,1922, p. 183). REM. 1. Lustreur, subst. masc.Ouvrier chargé du lustrage (des fourrures, des étoffes, des glaces). Lustreur en pelleteries (Littré). Les lustreurs des retorderies de fil de lin à Lille (...) sont presque tous maigres (Le Gendre dsNouv. Traité Méd.fasc. 7 1924, p. 322). 2. Lustroir, subst. masc.,,Instrument de vitrier`` (Chesn. 1858). Prononc. et Orth.: [lystʀe], (il) lustre [lystʀ
̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1495 «donner de l'éclat» (Olivier de La Marche, Le Triumphe des Dames, éd. J. Kalbfleisch-Benas, 52, 2, p. 22); 1586 part. passé adj. (Rec. de doc. tirés des anc. minutes de notaires, déposés aux Arch. de l'Yonne, éd. E. Drot, p. 88 ds IGLF: 2 Demyes pièces trippes de Tournay, lustrees, fines, six cordes). Dér. de lustre2*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 59. |