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LUSTRAL, -ALE, -AUX, adj.
Littér. Qui purifie, qui sert à purifier:
1. Il me semblait que sur cette journée de douce et caressante chaleur avait passé comme un vent descendu des champs de neige, si lustral et si sauvage que jamais mes poumons qu'il avait mordus n'en pourraient épuiser la pureté mortelle... Gracq,Syrtes,1951, p. 165.
Spécialement
RELIG. Ablutions lustrales ; feu, flamme, sang lustral. Les eaux lustrales, d'origine hébraïque, païenne, indoue, universelle probablement, reçoivent aussi chaque année des honneurs et de nouvelles consécrations religieuses (Sand,Prom. autour vill.,1860, p. 165).Celle qui va mourir, offrande à son pays, A reçu pour parer sa beauté virginale, Des plus charmantes fleurs les noeuds épanouis, Et la main de son père a versé l'eau lustrale (Moréas,Iphigénie,1900, V, 5, p. 166).
RELIG. CHRÉT. Eau lustrale. Eau du baptême, qui lave du péché originel:
2. ... ce baptême entre quatre cierges, sans autre musique que les vagissements du petit à qui le latin du sacrement et l'eau lustrale sur son tendre petit cervelet d'oiseau déplumé avaient causé la plus désagréable impression. A. Daudet,N. Roumestan,1881, p. 337.
ANTIQ. ROMAINE. Qui concerne le recensement de la population qui avait lieu tous les cinq ans et les cérémonies qui l'accompagnaient. Jeux lustraux (Littré); sacrifice lustral (Lar. encyclop.).
REM.
Lustralement, adv.,hapax. Pendant que son père, vêtu d'un bel habit bleu et blanc, se plongeait dans quelque Catalogo historial y genealogico, la folle se plongeait lustralement dans le torrent (Morand,Folle amour.,1956, p. 20).
Prononc. et Orth.: [lystʀal], plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1355 «qui sert à purifier, expiatoire» (Bersuire, Tit. Liv., ms. Ste-Gen., fo18ads Gdf. Compl.); spéc. p. plaisant. 1532 eaue lustrale «eau bénite» (Rabelais, Pantagruel, chap. VI, éd. V. L. Saulnier, p. 33); 2. 1642 «dont la périodicité est de cinq ans» (Lamothe Le Vayer, Vertu des païens, II, Julien ds Littré). Empr. au lat. lustralis «id.», dér. de lustrum (lustre1*). Fréq. abs. littér.: 56. Bbg. Gall. 1955, p. 464.