| LUNE, subst. fém. A. − Astre lumineux qui éclaire la terre pendant la nuit. Rayon de lune; la lune brille, se lève. La nuit était superbe, les étoiles brillaient de tout leur éclat et la lune jetait sur les montagnes son reflet argenté (Maine de Biran,Journal,1816, p. 201).V. lettre i ex. 4, louer1ex. 1: 1. La lune se leva bizarrement cornue
Parmi les tulipiers au bout de l'avenue,
Ce soir. Ô la villa proprette et ses blancs murs,
Et son balcon de bois chargé de raisins mûrs.
Moréas,Cantil.,1886, p. 125. SYNT. Lune éclatante, voilée; lune blanche, rouge; lueur, lumière, reflet de la lune; regarder la lune; la lune paraît, monte; la lune éclaire (en plein) quelque chose; des nuages passent sur la lune. ♦ Croissant* de (la) lune. − (Clair de) lune. Clarté émise par la lune sur la terre. Nuit de lune, sans lune; flaques de lune; sous la lune. Le ciel baigné de lune était singulièrement lumineux et profond (Hémon,M. Chapdelaine,1916, p. 243): 2. Il y avait de la lune, un clair de lune éblouissant, et la route crayeuse de Villeneuve, avec ses maisons blanches, en était éclairée comme en plein midi, d'un éclat plus doux, mais avec autant de précision.
Fromentin,Dominique,1863, p. 10. ♦ Faire lune (rare). La nuit s'était faite (...). «Il faisait lune» (Hugo,Misér.,t. 1, 1862, p. 441). ♦ [P. allus. à la chanson pop. Au clair de la lune] :
3. Au clair de la lune,
Mon ami Pierrot,
Filons, en costume,
Présider là-haut!
Laforgue,Poés.,1887, p. 128. − À la lune ♦ À la clarté de la lune. Il souleva le collier de perles, l'ôta, le fit briller à la lune et le remit peureusement (Louys, Aphrodite,1896, p. 100). ♦ Au moment où la lune brille. Il y avait aussi des pique-niques et des parties de chasse (...) d'où l'on revenait à la lune (Nizan,Conspir.,1938, p. 119). − Aboyer*, hurler à la lune. Rem. Dans certains cont., cette expr. implique une idée d'impossibilité (v. infra D 4 c). − [En parlant d'un inanimé concr.] (Couleur) de lune. Qui a la couleur de la lune; qui est blanc. C'était Botticellina, drapée dans une robe flottante, couleur de lune (Mirbeau,Journal femme ch.,1900, p. 206): 4. Seuls les arbres et leur feuillage paraissent, sous cette dispersion de blancheurs, plus noirs. Mais le sol est blanc (...)! Mais les routes sont des routes en linge blanc! Mais la Pombo et la Bamba ne roulent que des eaux de lune!
Maran,Batouala,1921, p. 81. − Spécialement ♦ HÉRALD. Lune héraldique. Disque à visage humain. Des parents (...) s'entretenaient de quartiers de noblesse, de lunes héraldiques, de cérémoniaux surannés (Huysmans,À rebours,1884, p. 6). ♦ SPORTS GYMN. Grand tour à la barre fixe en appui dorsal. Les «changers» de lune en soleil ou de soleil en lune constituent l'exercice typique de la barre fixe (Petiot1982).NATAT. Coup de pied à la lune. Plongeon en avant avec retournement. Parmi nos adeptes actuels du saut de l'ange ou du coup de pied à la lune (L'Œuvre,24 févr. 1941). B. − ASTRON., MÉTÉOR., MÉTROL. 1. Planète du système solaire, plus petite que la Terre dont elle est le satellite, autour de laquelle elle tourne en 27 jours 7 heures 43 minutes en lui présentant toujours la même face, et qu'elle éclaire la nuit selon ses phases et les conditions météorologiques, en réfléchissant la lumière du Soleil. L'éclipse de lune éveillait une terreur proprement religieuse (Alain,Propos,1921, p. 311).L'un d'eux [satellites artificiels] a contourné la Lune et nous a fourni une première image de sa face inconnue (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 511). SYNT. Disque, orbite de la Lune; déclin, décours de la Lune; carte, habitants, taches de la Lune; aller sur la Lune. ♦ Âge* de la lune. Rem. En ce sens, peut tout particulièrement prendre une majuscule. − P. anal. Satellite d'une planète autre que la Terre. Saturne avec son anneau et ses lunes (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 359). 2. [La lune et ses phases] La lune est dans son plein. − En partic. a) Nouvelle lune, lune nouvelle. Phase où la lune présente sa face obscure à la terre. L'année civile des Juifs (...) s'ouvre à la nouvelle lune de septembre (Chateaubr.,Génie,t. 1, 1803, p. 125).L'arbre, taillé à la lune nouvelle (Pesquidoux,Livre raison,1928, p. 83). b) Pleine lune, lune pleine. Phase où la lune présente à la terre toute sa face éclairée par le soleil; la lune dans cette phase. Ah! la belle pleine Lune, Grosse comme une fortune! (Laforgue,Complaintes,1885, p. 102).Soir de lune pleine (Gide,Journal,1896, p. 66). c) Premier, dernier quartier* de (la) lune. d) Absol. Une des phases de la lune. On le sème alors [le blé]. On attend la lune et l'époque propices (Pesquidoux,Chez nous,1921, p. 138). 3. [La lune et la mesure du temps, les saisons] a) Vieilli, littér. Mois lunaire, lunaison. Ces vieux chênes (...) à l'ombre desquels je folâtrois pendant mes premières lunes (Crèvecoeur,Voyage,t. 2, 1801, p. 168).Il y était habitué depuis tant de lunes! (Maran,Batouala,1921, p. 25). ♦ Il y a des lunes. Il y a (très) longtemps. N'as-tu jamais entendu parler du projet que formèrent, il y a bien des lunes, les chefs des nations d'en haut (...)? (Crèvecoeur,Voyage,t. 2, 1801p. 89). − [Chez Chateaubriand] Les douze lunes tirent leurs noms des labeurs, des biens et des maux des Sauvages, des dons et des accidents de la nature (Chateaubr.,Voy. Amér. et Ital.,t. 1, 1827, p. 189).[Avec déterm. spécificateur] Lune de feu, des chasses. J'en étois sorti sans expérience, dans ma dix-septième lune des fleurs (Chateaubr.,Natchez,1826, p. 249). b) Lune rousse. Lunaison d'avril-mai à laquelle on attribue les gelées tardives qui roussissent les jeunes pousses. Ainsi faisait ma mère, coiffant de cornets en papier toutes les petites créatures végétales assaillies par la lune rousse (Colette,Sido,1929, p. 36). c) Lune de (+ mois, saison).Lune d'automne, d'hiver. Nous nous promenons dans la prairie, au clair de lune, lune d'avril (Vailland,Drôle de jeu,1945, p. 160). C. − [À propos de choses concr., d'êtres vivants présentant des ressemblances avec certains aspects de la lune] 1. P. anal. (de forme). Les points de repère étaient de petites lunes peintes en blanc sur les troncs (Boylesve,Leçon d'amour,1902, p. 95). − En partic. Plaque de métal ronde que les mulets avaient autrefois au front et sur les côtés de la tête, et qui portait gravées les armes du maître ou tout autre signe de reconnaissance. Ces mulets, leur harnachement tintant et leur lune de cuivre qui portait gravé: «J'aime Marion, j'aime son nom» (Pourrat,Gaspard,1931, p. 273). − Spécialement ♦ BOT. Crachat* de lune. ♦ ICHTYOL. Poisson*(-)lune, lune (de mer). Synon. môle. − Fam. (Pleine) lune. Visage large, rond. Un domestique apparut, homme aux yeux de jars écarquillés dans une pleine lune de saindoux (Courteline,Linottes,1912, vi, p. 78). − Argot ♦ Rare. Pièce d'un franc. On arrivait à supprimer tout risque en achetant (...) l'argousin (...). C'était affaire de quelques lunes (A. Humbert, Mon bagne,1880, p. 44). ♦ (Pleine) lune. Fesses. Montrer sa lune. En voilà une bonne! il a pris la lune de Pétronille pour sa figure (P. de Kock dsLarch.1872, p. 192). ♦ Lune à douze quartiers. Roue, instrument de torture. Voir Carabelli, [Lang. pop.], s.d. 2. P. anal. (de couleur ou en rapport avec celle-ci) a) Vx. Argent. (Dict. xixeet xxes.). b) BOT. Lune d'eau. Nénuphar blanc (Dict. xixeet xxes.). c) MINÉR. Pierre de lune. Orthose ayant des reflets nacrés. Coffret d'ébène orné de pierres de lune (Mauriac,Robe prétexte,1914, p. 36). D. − P. métaph. et au fig., loc. et expr. fig., souvent plais. ou fam. 1. [P. réf. à l'astre de la nuit, à sa forme ronde, à ses cornes, à l'expression naïve que semble avoir sa face visible] a) Amant de la lune. Amoureux timide ou malheureux qui fait en vain le pied de grue la nuit, attendant sa belle ou soupirant sous ses fenêtres (d'apr. France 1907). Puis (...) un tas d'amants de la lune (Corbière,Am. jaunes,1873, p. 46). b) Confrère de la lune. Cocu: 5. Adoncque, ej' me r'mémore la bounne histoire ed' ce vieux confrère ed' la lune, qui disait, sans y voir malignité: − «Ej' voudrais qu' tous les cornards fusse' en la rivière!» − «Apprends sitôt à nager», y répond sa femme.
Martin du G.,Gonfle,1928, III, 2, p. 1230. c) Face, figure, visage de (pleine) lune, en (pleine) lune. Visage qui est rond comme la lune (supra C 1 fam.). Courtecuisse, petit homme de quarante-six ans, à figure de pleine lune (Balzac,Paysans,1844-50, p. 149).Gourier (...), un gros homme commun, rougeaud, à la nuque renflée, au visage en lune (Zola,Travail,t. 1, 1901, p. 101). d) (Être) con* comme la lune. e) Vieilli. Faire voir, montrer la lune en plein midi. Abuser de la naïveté de quelqu'un en affirmant des choses invraisemblables. Ce noble se fâche! il nous montre la lune en plein midi (Cladel,Ompdrailles,1879, p. 70). f) Faire un trou, son petit trou à la lune. Disparaître, s'enfuir, généralement en laissant des dettes: 6. ... parlez, je vous écoute (...). Je suis un vieux prêtre (...). Vous n'avez sans doute encore mangé que votre patrimoine ou l'argent de votre maman. Vous aurez fait votre petit trou à la lune, et nous avons de l'honneur jusqu'au bout de nos jolies petites bottes fines...
Balzac,Illus. perdues,1843, p. 708. − Faire un trou à la lune avec qqn. S'enfuir avec quelqu'un. Mmede Gontaut a fait un trou à la lune avec un ténor (Mérimée,Lettres ctessede Montijo,1868, p. 341). g) Voir la lune. Perdre sa virginité. Oui, elle avait vu la lune, avant lui (Zola,Assommoir,1877, p. 700). 2. [P. réf. aux phases de la lune, aux lunaisons] Moments d'obscurcissement et de pesanteur (...) je ne me crois bon en ces lunes-là qu'à me cacher et à me taire (Sainte-Beuve,Corresp.,1833, p. 389). − En partic. a) Lune de miel. Mois qui suit le mariage; premiers temps de vie commune où règnent l'entente, le bonheur dans le couple. Il repassait par toutes les phases de son étrange amour pour la chère absente, depuis leur lune de miel jusqu'aux orages domestiques qui avaient déterminé leur dernière rupture (Murger,Scènes vie boh.,1851, p. 276): 7. Non loin de la tombe du magistrat, est celle d'une femme étrangère: mariée à l'âge de vingt-deux ans, au mois de janvier, elle décéda au mois de février suivant. Elle ne voulut pas aller au delà de la lune de miel.
Chateaubr.,Mém.,t. 4, 1848, p. 355. ♦ P. anal. Bonne entente entre personnes, groupes de personnes; début heureux, moment heureux de quelqu'un dans une situation donnée. Même aux fêtes du sacre, pendant la lune de miel de son règne, elle [la reine] avait eu peur de lui [le peuple] (A. Daudet,Rois en exil,1879, p. 225).Huit jours plus tard, le village et la brigade goûtaient les joies pures de la lune de miel (Maurois,Silences Bramble,1918, p. 113). b) Lune rousse (supra B 3 b). Temps où la bonne entente entre époux se détériore, où il y a des querelles. Les nouveaux époux commençaient par la lune rousse leur existence conjugale (Ponson du Terr.,Rocambole,t. 4, 1859, p. 106). c) Gén. au plur. Vieilles lunes, lunes d'autrefois. Choses, personnes du passé; idées surannées. Dommage (...) que la kleptomanie, l'acte gratuit, la disponibilité aient passé de mode, se rangent parmi les vieilles lunes! (Arnoux,Rêv. policier amat.,1945, p. 306).Les sornettes, c'était bon pour vous, pour les vieilles lunes comme toi (Camus,Possédés,1959, 2epart., 5etabl., p. 994). ♦ Aller rejoindre les vieilles lunes. Disparaître. Mes projets de mariage, mon cher, (...) vont rejoindre les vieilles lunes (Feuillet,Honn. d'artiste,1890, p. 130). 3. [P. réf. à l'aspect changeant de la lune, à l'influence qu'on lui attribue sur les créatures] a) Ce cheval est sujet à la lune. ,,Il a la vue grasse, sa vue se charge et s'obscurcit de temps en temps`` (Ac. 1835, 1878). b) ASTROL. [La lune est considérée dans son influence et dans ses incidences sur la psychol.] La Lune a trait à l'instinct, l'imagination, la mémoire, la passivité ou la réceptivité (on y ajoute aujourd'hui l'inconscient); elle est (...) en rapport avec la femme, l'enfant, la foule (Barbault,De psychanal. à astrol.,1961, p. 101). c) Bonne, mauvaise lune. Bonne, mauvaise humeur. Ti as la mauvaise lune, dis la vérité (Musette,Cagayous chauffeur,1909, p. 116). − En partic., vieilli ♦ Être dans sa bonne, dans sa mauvaise lune. Je vais profiter de ce qu'il est dans sa bonne lune pour lui demander la permission d'aller voir mon frère (Leclercq,Prov. dram.,Humor., 1835, p. 399). ♦ Prendre qqn dans sa bonne lune, dans sa mauvaise lune (Ac. 1835, 1878). d) Gén. au plur. Lunes (de qqn). Caprices, fantaisies, folies de quelqu'un. Être sujet à des lunes. Il n'y a jamais que toi pour excuser ses lunes (Morand,Folle amour.,1956, p. 57). ♦ Avoir des lunes (dans la tête), avoir ses lunes. Hippolyte passa à Caroline toutes les lunes qu'elle avait dans la tête. Ils furent heureux (A. France,Livre ami,1885, p. 102): 8. − Qu'a donc Madame? lui demandait Bébelle (...).
−Des lunes! répondait M. Georges affectant le dédain...
La Varende,Indulg. plén.,1951, p. 71. 4. [P. allus. à l'éloignement de la lune] a) [La lune symbolise l'éloignement dans le temps] Après... c'est dans la lune... Demain me paraît toujours devoir arriver dans cent ans (Sue,Juif errant,1844-45, p. 73). b) [La lune symbolise le rêve, la distraction] Vivre dans la lune. Vous voulez qu'on vous serve des personnages de la Lune (...) ici, on a horreur de la vérité (Goncourt,Journal,1886, p. 615): 9. C'est un projet dans la lune, ou quelque chose qui doit être organisé par toi, ou par l'Association des artistes révolutionnaires, ou par le ministère, ou par la Société des aigles et des hippopotames, ou quoi?
Malraux,Espoir,1937, p. 472. − En partic. ♦ Pêcheur de lune. Rêveur, poète. Je ris en pensant que Watrin avec ses airs de pêcheur de lune s'envoie la petite Archambaud en cachette (Aymé,Uranus,1948, p. 73). ♦ Être dans la lune. Être distrait: 10. Je devinais un hameau, des chaumières qui fumaient, un berger, des villageois dansant (...). Le professeur, en m'appelant par mon nom, me tira de ma rêverie. − Dormez-vous? Vous êtes dans la lune. Allons! Allons! Soyez attentif et écrivez.
A. France,Pt Pierre,1918, p. 269. ♦ Tomber de la lune. Être surpris. Synon. tomber de haut.Je suis un homme toujours étonné, qui tombe, à chaque instant, de la lune (Renard,Journal,1898, p. 465). c) [La lune symbolise le caractère impossible de qqc.] ♦ Demander, réclamer, vouloir la lune. J'irai jusqu'à Boulogne, voilà tout. Croirait-on pas que je te demande la lune? (Bernanos,Soleil Satan,1926, p. 103). ♦ Donner, promettre la lune. Que voulez-vous! Je ne puis pourtant pas leur donner la lune! (...) J'ai tenté l'impossible (Zola,E. Rougon,1876, p. 276). ♦ (Vouloir) prendre la lune avec les dents. (Vouloir) faire quelque chose d'impossible. Tu vois bien qu'en ce moment-ci tu veux prendre la lune avec les dents (Fabre,Rom. peintre,1878, p. 163). ♦ (Aller) décrocher* la lune (pour qqn). REM. 1. Luner, verbe impers.[En parlant de la lune] Briller. Une nuit qu'il faisait très chaud et qu'il lunait doucement (Bosco,Mas Théot.,1945, p. 47). 2. Lunerie, subst. fém.Acte fantaisiste, fou. Farce détestable ou «service» cru rendu, je me perds en conjectures, à propos d'une telle (...) lunerie (Verlaine,Corresp.,1887, p. 188). 3. Luneux, -euse, adj.Éclairé par la lune. Soirées étoilées, ou luneuses, ou éclairées par les rayons bleus des lampes électriques (Mille,Barnavaux,1908, p. 266). 4. Luniens, subst. masc. plur.Habitants de la lune. Alors notre planète montrera toujours la même face à la lune (...). Quelle monotonie! Comme je plains les Luniens! (Arnoux,Visite Mathus.,1961, p. 216). 5. Lunologue, subst. masc.Spécialiste de la lune. Blancs enfants de choeur de la Lune, Et lunologues éminents (Laforgue,Imit. Lune,1886, p. 227). 6. Lunure, subst. fém.Défaut du bois apparaissant sur la tranche du bois, ayant la forme d'un cercle ou d'un arc de cercle, composé de plusieurs couches annuelles de couleur et d'aspect différents des couches voisines. [Pour l'emploi des bois les] défauts à éviter [sont] (...) gélivure, (...) lunure (Guillemin,Constr., calcul et essais avions,1929, pp. 7-8). Prononc. et Orth.: [lyn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 «planète satellite de la terre» (Roland, éd. J. Bédier, 2512); 2. 1556 «mois lunaire» (Thevet, Cosmographie du Levant, p. 137 ds Delb. Notes mss); 3. 1686 «satellite d'une autre planète que la terre» (Fontenelle, Mondes, 6esoir ds Littré); 4. 1748 lune du miel (Voltaire, Zadig, chapitre 3, éd. G. Ascoli, t. 1, p. 13); 1818 (La Minerve Française, p. 253 d'apr. Barbier ds Mod. Lang. R. t. 16, 1921, p. 257: le premier mois de cette union, ce mois précieux que les Anglais nomment énergiquement the honeymoon, la lune de miel). B. 1529 lune d'eau «nénuphar blanc» (J. et R. Parmentier, Disc. de la navigation, 56 ds Delb. Notes mss). C. 1. Ca 1495 tenir un quartier de lune «être un peu fou» (Jehan de Paris, éd. E. Wickersheimer, p. 47); 2. 1680 «folie, caprice» (Rich.); 1808 être dans sa bonne, mauvaise lune (Hautel). D. 1. 1640 pleine lune «gros visage» (Oudin, Recherches ital. et françoises, Paris); 2. 1872 «derrière» (Larch., p. 192). Du lat. luna «lune» et «mois lunaire»; lune de miel est un calque de l'angl. honeymoon attesté dep. 1546 (v. NED). Fréq. abs. littér.: 6 421. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8 710, b) 9 224; xxes.: a) 10 778, b)8449. Bbg. Buyssens (É.). Les Noms des corps célestes. Ling. antwerp. 1972, t. 6, pp. 17-19; Les Noms sing. Cah. F. Sauss. 1973, no28, pp. 25-34. _ Quem. DDL t. 5. |