| LUBRIFIER, verbe trans. A.− [Le compl. désigne une partie de l'organisme] Rendre glissant (à l'aide d'une matière onctueuse) pour atténuer le frottement, faciliter le fonctionnement. 1. Qqn lubrifie qqc.1(de/avec qqc.2).Libre et joyeux, ayant craché dans ses mains pour en lubrifier la paume calleuse, il empoignait les brancards et poussait la charrette (A. France, Crainquebille,1904, p. 41). 2. Qqc.2lubrifie qqc.1Les synoviales articulaires existent dans toutes les articulations. Leur rôle normal est de sécréter la synovie, sorte de substance huileuse, qui lubrifie les surfaces articulaires pour celles-ci et qui facilite le glissement des tendons pour celles-là (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 155).Le sébum constitue une masse onctueuse semi-liquide qui lubrifie les cheveux et les poils (Quillet Méd.1965, p. 298). B.− P. anal., TECHNOL. Qqc.2lubrifie qqc.1[Le compl. désigne un mécanisme, ses organes] Enduire d'un produit onctueux qui sert à atténuer le frottement et à faciliter le fonctionnement. Dans les graisseurs à mèches, type « siphon », l'huile contenue dans un réservoir s'en échappe par capillarité le long d'une mèche de laine et vient tomber goutte à goutte sur les pièces à lubrifier (Chartrou, Pétroles natur. et artif.,1931, p. 135).La boîte de vitesses contient de l'huile épaisse qui lubrifie et diminue les frottements, l'usure et le bruit (Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 86). − P. métaph. Puis, à tous les degrés de l'échelle infinie, l'amour se transfigure et lubrifie les joints de cet univers (Renan, Drames philos.,Prêtre Némi, 1885, II, 7, p. 564). ♦ Emploi pronom. passif. Si quelques-uns levaient encore la tête vers le château en grommelant des injures, les rapports s'étaient lubrifiés (La Varende, Saint-Simon,1955, p. 9). REM. Lubréfier, verbe trans.,rare. a) [Correspond à A supra] Glandes sébacées qui accompagnent les poils et les lubréfient (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 26).b) [Correspond à B supra] Au part. passé. Elles [les couronnes de machine ou de fils à tréfiler] sont (...) constamment lubréfiées pendant toute la durée du tréfilage (Maugin, Maigne, Nouv. manuel luthier,1929 [1869], p. 212). Prononc. et Orth. : [lybʀifje], (il) lubrifie [lybʀifi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1363 lubrifier « oindre, rendre glissant », lubrifiant (Gui de Chauliac, Grande chirurgie ds Sigurs, p. 65); 2. 1861 lubrifier technol. (Armengaud, Moteurs à vapeur, t. 1, p. 325); 1874 part. prés. adj. (Lar. 19e, p. 725a, s.v. pétrole : matière lubrifiante); 1890 part. prés. subst. (Lar. 19eSuppl., p. 1697a, s.v. pétrole). Formé de lubri-, tiré du lat. lubricus « glissant » et de -fier (-(i)fier*). Fréq. abs. littér. : 29. DÉR. Lubrificateur, -trice, adj. et subst. masc.a) Adj. Qui sert à lubrifier, à graisser. Appareil lubrificateur (Rob.). b) Subst. masc. Ensemble des apprêts qui servent à lubrifier, à graisser. Le lubrificateur ou bourre sert à produire automatiquement le nettoyage de l'arme [fusil], c'est-à-dire à enlever les résidus laissés par la combustion de la poudre (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,1890, p. 288).− [lybʀifikatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. − 1resattest. 1890 subst. mécan. (ibid.), 1902 subst. « appareil employé dans l'ensimage » (Nouv. Lar. ill.), 1906 adj. « qui lubrifie » (Pt Lar.); de lubrifier, suff. -(at)eur2*. |