| LOYER, subst. masc. A. − 1. Vieilli, DR. COMM. Prix du louage d'une chose quelconque. Synon. location.Il vous fallait des chevaux, des voitures, tandis que vous alliez peut-être à pied dans les bois pour économiser le loyer d'un âne! (Sand,Meunier d'Angib.,1845, p. 132).Loyers et charges locatives de matériel et outillage (Comptab.1974). − Loc. Donner, prendre, tenir (qqc.) à loyer. Donner, prendre, tenir (quelque chose) en location. Synon. louer2(v. ce mot I et II).Le meunier (...) tenait à loyer du colonel un moulin sur le cours d'eau (Mérimée,Colomba,1840, p. 102).Depuis son départ la forteresse de l'Île restait inhabitée. Ceux du village la prirent à loyer, pour y mettre (...) leurs outils et leurs bêtes (A. France,J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 22). 2. P. ext., cour. Redevance pour l'usage habituel mais temporaire d'un local d'habitation, de commerce, ou d'une propriété. Sur ces 2600 fr paie tes quatre mois de loyer échéant (Hugo,Corresp.,1868, p. 121): D'année en année, il avait fallu chercher le logis moins coûteux, tandis que le prix des loyers montait et que les maisons habitables devenaient de plus en plus rares.
Roy,Bonheur occas., 1945, p. 114. SYNT. Arrérages, quittance de loyer; acquitter, devoir, exiger, percevoir, réclamer, recevoir, recouvrer, régler, toucher, verser (un, son) loyer; économiser un loyer; cherté, coût, hausse, modicité des loyers; un gros, un petit loyer; un loyer élevé; blocage, libération des loyers; grever un loyer avec des charges; un terme, une année de loyer; augmenter, baisser, descendre, diminuer le loyer; expiration d'un loyer; payer son loyer. − Bail* à loyer. − Habitation(s) à Loyer(s) Modéré(s). Voir H.L.M.Ce ministère a pour tâche (...) d'assurer la tutelle des industries du bâtiment (...) ainsi que les relations avec les correspondants de l'État dans le secteur de la construction (organismes constructeurs d'habitations à loyers modérés, professions participant à l'acte de construire) (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 98). − Immeuble à loyer normal ou normalisé (abrév. I.L.N.). Immeubles à Loyer Normal dont la formule est celle des H.L.M. mais avec un standing supérieur (Elle,17 févr. 1969). − P. méton. ♦ Vieilli et région. (Canada). Être, se mettre à loyer. Être, se mettre en location (d'apr. Canada 1930). L'ancien ministre et sa femme n'avaient pas voulu que le président et la présidente allassent se mettre à loyer, et quittassent la maison qu'ils donnaient en dot à leur fille (Balzac,Cous. Pons,1847, p. 206).Je suis à loyer sur la rue Champlain (Dionne1909). ♦ Région. (Canada). Logement. Un loyer de six pièces (Bél.1957). 3. FIN., ÉCON. Le loyer de l'argent. Revenu que rapporte un capital; taux de l'intérêt (d'apr. Phél. 1975). Restrictions de crédit, charges fiscales accrues, loyer de l'argent plus élevé abaissent le volume de production en dessous du niveau optimum et entraînent par le gonflement des coûts unitaires, la hausse des prix qu'on voulait éviter (Univers écon. et soc.,1960, p. 34-2). B. − Rare, vieilli 1. Rétribution, salaire dû pour des services, des travaux. Synon. contrepartie, gages.MmeSauvage devait avoir pour loyer de ses peines un débit de tabac (Balzac,Cous. Pons,1847, p. 274).Tout cet argent tombé dans la serviette appartient au barbier: c'est le loyer de ses soins impayés (Tharaud,Fez,1930, p. 162).Bien vite je compris que, pour les esprits judicieux, toute peine appelle un loyer (Duhamel,Notaire Havre,1933, p. 100). 2. Au fig. Salaire, récompense, contrepartie de quelque chose. Verrai-je vos triomphes, après avoir eu l'honneur d'embrasser vos adversités? Recevrai-je ce loyer de ma foi? (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 155).La prostration d'un homme sans nerf et sans courage qui, chargé du loyer de ses fautes, succombe sous le loids (Gobineau,Pléiades,1874, p. 99).Je les consultais avec une entière bonne foi et trouvais dans leur visage, ou souriant ou sombre, le loyer de ma sagesse ou la peine de mes fautes (A. France,Pt Pierre,1918, p. 92). Prononc. et Orth.: [lwaje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 «salaire, récompense» (Roland, éd. J. Bédier, 2584); 2. 1266 loier «prix de location de choses» (Chartes des Vosges, éd. J. Lanher, 105, 6). Du lat. locarium «prix d'un service, d'hébergement», dér. de locus «lieu». Fréq. abs. littér.: 512. Fréq. rel. littér.: xixes.:a) 1051, b) 968; xxes.: a) 572, b) 416. Bbg. Thomas (A.) Nouv. Essais 1904, p.111, 112, 116, 120. |