| LORETTE, subst. fém. Vieux Jeune femme du demi-monde, aux mœurs faciles et qui habitait au milieu du xixesiècle principalement dans le quartier de Notre-Dame-de-Lorette, à Paris. Entretenir une lorette; avidité d'une lorette; coquetterie, luxe, parfum de lorette; monde des lorettes. La lorette proprement dite, la petite femme élégante des Bouffes, est rare à Berlin (Taine, Notes Paris,1867, p. 303).On les approuvait [les garçons] de s'amuser avec des filles de petite condition : lorettes, grisettes, midinettes, cousettes (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 166):Peu à peu ils sont parvenus à leur inoculer leur vanité et leur sottise, et c'est alors que la grisette a disparu. C'est alors que naquit la lorette. Race hybride, créatures impertinentes, beautés médiocres, demi-chair, demi-onguents, dont le boudoir est un comptoir où elles débitent des morceaux de leur cœur, comme on ferait des tranches de rosbif. La plupart de ces filles, qui déshonorent le plaisir et sont la honte de la galanterie moderne, n'ont point toujours l'intelligence des bêtes dont elles portent les plumes sur leurs chapeaux.
Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 234. Prononc. : [lɔ
ʀ
εt]. Étymol. et Hist. 1841 (N. Roqueplan, Nouvelles à la main, 20 janv. d'apr. Klein Vie paris., p. 70, note 3). Tiré de Notre-Dame-de-Lorette, nom d'un quartier de Paris, construit autour de l'église du même nom, et dans lequel habitaient beaucoup de femmes de mœurs légères. Fréq. abs. littér. : 151. |