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LONGE1, subst. fém.
A. − Lanière de cuir servant à attacher un cheval ou à le mener à la main. Et aussitôt, il [le brigadier] dénoua la longe qui pendait à l'arçon pour attacher François par les menottes à son cheval (Barrès, Colline insp.,1913, p. 238).
En partic. Longue corde que tient le dresseur ou le maître de manège pendant que le cheval fait des cercles dans la carrière. Travailler un cheval à la longe. Au sortir de cette conférence j'assistai à la leçon d'équitation de Henri. Il monta deux chevaux, le premier sans étriers en trottant à la longe, le second avec étriers en exécutant des voltes sans tenir la bride, une baguette passée entre son dos et ses bras (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 231).
P. anal. Guides, rênes d'un autre animal domestique. Il y a même des piétons, dans cette province qui n'est sans doute plus espagnole, traînant à la longe des bestiaux de boucherie (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 285).
Au fig. Marcher sur, s'empêtrer dans sa longe. S'embarrasser dans les discours que l'on tient. Je ne sais comment il [Schlegel] enveloppe ce qu'il dit : on n'est jamais frappé des résultats. C'est un défaut commun à presque tous les auteurs allemands. Ils s'empêtrent dans leur longe (Constant, Journaux,1804, p. 157).
P. métaph. Rompre sa longe. S'enfuir. Le doute n'était pas possible. Elle s'était enfuie. Cette insultante façon de rompre sa longe, le jeta dans une rage folle (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 322).
B. − FAUCONN. ,,Lanière de cuir souple que l'on attache à la patte de l'oiseau de proie quand il n'est pas assuré sur sa perche`` (Mots rares 1965).
C. − ,,Lanière de cuir tressée dans une partie de sa longueur, attachée au manche d'un fouet et portant la mèche`` (Rob.) :
Il y a sous la table un serpent épais comme le pouce et qui dort plié en S. − C'est la longe du fouet. − C'est un serpent. − C'est la longe du fouet. Giono, Colline,1929, p. 35.
P. compar. Ce sentier qui est déroulé dans les collines comme la longe d'un fouet (Giono, Regain,1930, p. 115).
Prononc. et Orth. : [lɔ ̃:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « courroie » (Benoît de Ste-Maure, Troie, 15674 ds T.-L.); 2. ca 1200 fauconn. (Escoufle, 6794, ibid.). Emploi subst. de longe anc. forme au fém. de l'adj. long*.