| LOGEUR, -EUSE, subst. A. − Personne qui offre un logement, à titre gracieux ou le plus souvent onéreux. C'est le portrait de cette charogne de Wagner que de Groux m'envoie de Bayreuth, où il est captif de son logeur qu'il ne peut payer (Bloy, Journal,1896, p. 231).Le soir je m'attarderais sur le pas de ma porte pour bavarder avec ma logeuse qui raffolerait de moi (Sartre, Mots,1964, p. 153): ... la maison Bruant, comme on l'appelait du nom de son propriétaire, un ouvrier maçon que j'admirais sincèrement sur ce qu'on disait qu'il avait lui-même, tout seul, les dimanches, monté sa bâtisse en trois ou quatre années et était ainsi devenu le logeur du pauvre monde.
Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 58. B. − Synon. rare de locataire.Maheu communiqua tout bas à sa femme une idée. Pourquoi ne prenaient-ils pas un logeur, Étienne, par exemple, qui cherchait une pension? (Zola, Germinal,1885, p. 1270). Rem. Il semble qu'il faille rattacher à ce dernier sens l'expr. logeurs du bon Dieu qui apparaît dans l'œuvre de Huysmans, avec le sens probable de « ouvriers au service de moines et hébergés par eux ». Je ne la fréquenterais donc pas comme Saint-Séverin et Saint-Sulpice, pour y admirer l'art des anciens « logeurs du Bon Dieu » (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 116). Prononc. et Orth. : [lɔ
ʒ
œ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. A. 1. 1461-66 « celui qui doit trouver où loger les troupes » (Jean de Bueil, Le Jouvencel, éd. L. Lecestre, t. 1, p. 179); 2. 1495 « personne qui offre un logement » (Jean de Vignay, Miroir historial, XVIII, 24, éd. 1531 ds Delb. Notes mss : hosteliers ou logeurs de pelerins); 3. 1798 « personne qui loue des garnis » (Ac.). B. 1636 (Monet d'apr. FEW t. 16, p. 449b); 1885 « personne qui loge chez une autre » (Zola, loc. cit.). Dér. de loger*; suff. -eur2*; cf., pour le sens B, le terme région. de Wallonie et du Nord de la France logeux « ouvrier en pension dans une famille », v. FEW loc. cit. et Haust, p. 372b : lodjeû. Fréq. abs. littér. : 63. |