| LOGEMENT, subst. masc. A. − Action de loger ou de se loger. 1. [Le logement concerne une pers.] Assurer, donner, offrir le logement à qqn; le logement et la nourriture. Ainsi, le sou pour livre donnait environ quatre cents francs au ménage Cibot, qui trouvait en outre gratuitement son logement et son bois (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 45).Les affaires de cave et de table, de logement et de villégiature, d'écus et de centimes vont devenir impérieuses, sinon absorbantes (Amiel, Journal,1866, p. 405). 2. [Le logement concerne un certain nombre d'individus, une collectivité] Le problème, la politique du logement : 1. Je le répète, c'est très agréable à voir et, me dit-on, à habiter; peut-être un peu camelote (ciment armé, poutrelles de fer), mais pourvu d'électricité, de chauffage central, de téléphone, d'installations hygiéniques. Et voilà comment ils savent régler la crise de logement où nous pataugeons.
Barrès, Cahiers, t. 14, 1923, p. 255. − INTENDANCE MILIT. Action de loger des troupes chez l'habitant. Billet de logement. Ordre de réquisition imposant de loger un militaire. C'était la mode, d'ailleurs, chez les Allemands, de mettre de ces inscriptions-là sur les bons de réquisition ou de logement (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 124): 2. Les officiers avaient été logés, autant que possible, chez les gens riches; ils avaient bon besoin de se refaire. Par exemple, un lieutenant, nommé Robert eut un billet de logement pour le palais de la marquise del Dongo.
Stendhal, Chartreuse,1839, p. 5. B. − 1. Tout local à usage d'habitation. Logement convenable, particulier; logement garni, inoccupé, insalubre, vacant; ancien, étroit, nouveau, petit logement; avoir, changer de logement; chercher, louer, trouver un logement; s'installer, vivre dans un logement. Dans l'autre partie de la maison, elle a trouvé de quoi faire deux logements ayant chacun une antichambre et un cabinet (Balzac, Béatrix,1839, p. 86): 3. − Le logement est meublé, n'est-ce pas? demanda-t-il. − Du tout, il n'y a pas un meuble; nous ne l'avons jamais habité (...). − Comment! mais j'avais formellement recommandé dans ma lettre de louer un logement meublé.
Zola, Conquête Plassans,1874, p. 908. ♦ Logement de fonction. ,,Logement fourni au salarié en vertu du contrat de travail et nécessaire à l'exécution de ses fonctions`` (Jur. 1971). 2. TECHNOL. Emplacement dans lequel vient s'insérer une pièce mobile ou non. Le chargement par la culasse rend indispensable l'emploi d'un système d'obturation qui empêche les gaz de s'introduire entre le mécanisme de fermeture et son logement (Alvin, Artill., Matér.,1908, p. 71). Prononc. et Orth. : [lɔ
ʒmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1275 « campement des troupes » (Adenet le Roi, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 6892); 2. 1607 « local réquisitionné chez l'habitant par l'autorité militaire pour y loger des troupes de passage » (Hulsius d'apr. FEW t. 16, p. 449a); 3. 1609 « local à usage d'habitation » (G. Vittori, Tesoro de las tres lenguas, Genève, Ph. Albert et A. Pernet); 4. 1690 « action de loger, de se loger » (Fur.); 5. 1873 « emballage d'une marchandise » (Gaz. des Trib., 17 oct., p. 1006, 1recol. ds Littré Suppl.); 1890 « cavité dans laquelle prend place une pièce mobile ou non » (Ser, Phys. industr., p. 68). Dér. de loger*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 1 228. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 993, b) 3 080; xxes. : a) 1 456, b) 995. Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 191. |