| LINON, subst. masc. TEXT. Étoffe très fine de lin; p. anal. de coton. Ce qui est gracieux, ce sont ces toilettes légères, blanches et unies, en toile, en linon, en pékin (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 899).Elle retrouva le corsage de linon qu'elle portait la semaine dernière. « Il n'y a rien à faire, l'étoffe est déchirée », se dit-elle en regardant un accroc dans la mousseline (Chardonne, Épithal.,1921, p. 103).Prononc. et Orth. : [linɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1566 lignon Péronne (La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens ds Gdf. Compl.); 1606 (Nicot). Dér. de lin*; suff. -on*; ce mot fait suite au m. fr. linomple « linon » (apr. 1449, Louis de Beauvau, Pas d'armes de la bergère, 313 ds
Œuvres du Roi René, éd. Quatrebarbes, t. 2, p. 59 − encore utilisé par La Fontaine, Songe de Vaux ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 8, p. 286) prob. formé de lin* et d'une seconde partie d'orig. discutée qu'on a proposé d'identifier avec l'adj. a. fr. omple « uni, simple [en parlant d'une étoffe] » (1323 omples draps Arch. du Pas-de-Calais ds Gay), terme localisé dans les parlers du nord et du nord-est, qualifiant le plus souvent le mot drap − et jamais le mot lin − (Gay, Gdf.) et lui-même d'orig. obs., les hyp. avancées n'emportant pas l'adhésion : d'après E.G. Wahlgren ds St. neophilol. t. 8, 1935, p. 1, il serait à identifier avec l'adj. ample* au sens de « beau », avec évolution phon. de l'initiale propre aux dial. indiqués (cf. EWFS2); d'après A. Lombard ibid., p. 69, omple serait issu de *uniplus, formé de uni[formis] et de [du]plus, [tri]plus; v. aussi FEW t. 5, p. 369 b, note 3. Fréq. abs. littér. : 30. Bbg. Thomas (A.). Étymol. fr. Romania. 1900, t. 29, p. 182. |