| * Dans l'article "LIN,, subst. masc." LIN, subst. masc. A. − 1. BOT. Plante dicotylédone, de la famille des Linacées (infra dér.), cultivée surtout dans les pays tempérés (notamment Nord de la France et Belgique) pour ses tiges dont on extrait les fibres textiles et pour ses graines utilisées en médecine ou en peinture. Fleur bleue du lin. Le bourdonnement des hannetons sans nombre dans un champ de lin (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 222): 1. Je leur expliquais comment la tige du lin s'arrache, se rouit, se brise; comment cette plante à fleurs bleues peut fournir un fil plus fin, plus doux et plus solide que tout ce qu'ils fabriquent avec leur coton.
About, Grèce,1854, p. 139. − P. anal. ♦ Lin minéral, vif, incombustible, fossile (vx). Synon. de amiante. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Lin de Nouvelle-Zélande. Synon. de phormion.Le Lin de Nouvelle-Zélande (Phormium tenax), aux fibres textiles très résistantes (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 310). ♦ Lin sauvage. Synon. pop. de linaire. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Lin de(s) marais. Synon. pop. de linaigrette. (Dict. xixeet xxes.). − Loc. Bleu (de fleur) de lin, subst. masc. Ce sont, à côté des vert réséda pâlissant jusqu'au soufre, les roses atténués, douloureux et discrets, et les tendres bleus de lin auprès des jaunes citron (Lorrain, Âmes automne,1898, p. 33).Touraille (...) était le génie de ce capharnaûm (...) il avait (...) des yeux bleus, d'un bleu de fleur de lin (...) et leurs prunelles dardaient un scintillement soudain, pétillaient de narquoise roublardise (Genevoix, Raboliot,1925, p. 122). ♦ En emploi adj. Ses sourcils sont jaune paille, ses yeux bleu de lin (Barbusse, Feu,1916, p. 21). 2. Spécialement a) MÉDECINE ♦ Graine de lin. Graine de cette plante utilisée comme laxatif ou comme émollient. Une tisanne adoucissante et délayante, telle que la décoction de graine de lin (Geoffroy, Méd. prat.,1800, p. 204). ♦ Farine de lin. Farine obtenue par broyage de la graine de lin et utilisée sous forme de cataplasme. On pourra faire des applications (...) de cataplasmes à farine de lin (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 126). b) TECHNOL. Huile de lin. Huile extraite de la graine de lin, utilisée dans la fabrication d'encres et de peintures et dans celle du linoléum. Cette couleur, avec quoi c'est fait? − De l'huile, et on broie. − De l'huile? de l'huile de noix? − Non, de l'huile de lin (Ramuz, A. Pache,1911, p. 292). B. − P. méton. Filasse obtenue par rouissage de la tige de lin. Ici on file annuellement assez de coton, de lin et de laine pour entretenir la maison et vêtir toute la famille (Crèvecœur, Voyage, t. 1, 1801, p. 280).Daniel Decraemer, à côté de sa filature, avait monté, depuis quelques années, un teillage et tissage de lin (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 141). − Locutions ♦ Cheveux de lin. Cheveux d'un blond très clair. C'est la fille aux cheveux de lin, La belle aux lèvres de cerise (Leconte de Lisle, Poèmes ant.,1852, p. 316). ♦ Gris(-)de(-)lin. Gris comme la filasse de lin.
Œil gris de lin. Il était vêtu d'un habit à la française, couleur gris de lin (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. III). − P. méton. Tissu, toile, vêtement de lin. Le papier se fait encore avec du chiffon de chanvre et de lin (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 115).V. candide ex. 1 : 2. Les uns disent qu'elle a fait un noviciat de cinq ans, et d'autres pensent (...) qu'elle n'a porté le voile de lin que pendant quelques mois.
Sand, Lélia,1839, p. 449. REM. Linette, subst. fém.Graine de lin. (Ds Littré, Rob.). Prononc. et Orth. : [lε
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Plante textile. 1155 sa tige désséchée combustible (Wace, Brut, 13596 ds T.-L. : esprises de lin et de tundre); ca 1180 la plante cultivée pour sa fibre (Marie de France, Fables, 17, 3, ibid.); id. le fil obtenu de ses fibres [servant à confectionner un filet pour la chasse] (Id., ibid., 17, 7, ibid.); id. chemise de lin (Guillaume de Berneville, St Gilles, 2758, ibid.); xiiies. [ms.] filer lin (Lai de la Pastorele, 12 ds K. Bartsch, Romances et pastourelles, II, 79, p. 205). Du lat. linum « lin » désignant la plante, le fil (spéc. « ligne pour la pêche, corde, filet pour la pêche, la chasse »), le tissu. Fréq. abs. littér. : 578. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 151, b) 690; xxes. : a) 784, b) 633. DÉR. Linacé, linacée, adj.;linacées, subst. fém. plur.a) Adj. Qui ressemble au lin. (Ds Rob., Lar. Lang. fr.). b) Subst. fém. plur. Famille de dicotylédones dont le genre le plus connu est le lin. Parmi les familles voisines des Géramiacées, la plus importante est celle des Linacées (Bot.,1960, p. 1009 [Encyclop. de la Pléiade]).− [linase]. − 1reattest. linées 1813 (De Candolle, Théorie élém. de la Bot., famille 15, p. 214); linacées 1822 (A. Béclard, H. Chomel et c., Nouv. dict. de méd., t. 2, Suppl. d'apr. M. Höfler ds Fr. mod. t. 37, p. 38); de lin, suff. -acé*, -acées*. BBG. − Quem. DDL t. 16. - Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 237. |