| LIMOGER, verbe trans. ADMIN. MILIT. Relever de son commandement un officier général. Le gouvernement limogeait les chefs, et nommait le général Pétain (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 812).À cinquante ans, un militaire est fini. Je ne peux pas le dire trop haut ici, mais je le pense. On devrait tous les limoger à cet âge-là. Ils sont abrutis par la vie de garnison ou le soleil tropical, les chutes de cheval et le règlement (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 139).− P. anal. [Avec une idée de disgrâce] Destituer un fonctionnaire de sa responsabilité. (Dict. xxes.). Limoger un préfet, un haut fonctionnaire. REM. Limogé, subst. masc.Celui qui a été limogé. Voir L. Daudet, Ciel de Feu, 1934, p. 2107. Prononc. : [limɔ
ʒe], (il) limoge [limɔ:ʒ]. Étymol. et Hist. 1916 (340einf., août ds Esn. Poilu); 1922 (Proust, Temps retr., p. 733); 1934 subst. limogé « celui qui a été limogé » (L. Daudet, loc. cit.). Dér. de Limoges, ville du centre de la France, où le généralissime Joffre assigna à résidence les officiers d'état-major qu'il avait relevés de leur commandement au début de la première guerre mondiale (v. Esnault, Notes compl. Poilu). DÉR. Limogeage, subst. masc.Action de limoger quelqu'un; résultat de cette action. Les journalistes l'interrogeaient à sa descente d'avion. M. Guy Mollet flétrit, d'une phrase dédaigneuse, les bruits « grotesques » qui ont couru à Paris d'un limogeage possible de M. Robert Lacoste (Mauriac, Bloc-Notes,1958, p. 261).H. L. n'est plus, du fait d'une récente décision gouvernementale, directeur de la cinémathèque. Cette décision provoque un tonnerre de protestation (...). Tant de bruit pour le limogeage d'un inconnu? (Le Nouvel Observateur,14 févr. 1968ds Gilb. 1971).− [limɔ
ʒa:ʒ]. − 1reattest. 1934 (L. Daudet, Ciel de feu, p. 200); de limoger, suff. -age*. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 30 (s.v. limogeage). - Körner (K.-H.). Kommunikations-linguistische Betrachtungen ... Rom. Jahrb. 1972 [1973], t. 23, p. 35. |