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LIMITROPHE, adj.
A. −
1. Qui est situé, qui habite à la limite d'une étendue, d'un pays. Malheur à ces populations limitrophes qui cultivent les champs de bataille où les nations doivent se rencontrer! (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 304).Une des grandes pierres limitrophes qui séparaient les deux propriétés (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 297).
2. Qui a des limites communes (avec une étendue, un pays). Arrondissements, départements, pays limitrophes. Les armées de tout le continent de l'Europe, qu'il [Napoléon] obligeait à marcher contre la puissante nation limitrophe de l'Asie [la Russie] (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 136).Régler (...) des difficultés (...) survenues entre deux communes limitrophes (Baradat, Organ. Préfect.,1907, p. 105):
1. En 1158, il [Manuel Comnène] avait soumis la principauté arménienne de Cilicie, et ses possessions se trouvaient ainsi limitrophes des états francs. Grousset, Croisades,1939, p. 186.
B. − Au fig., littér. Proche, voisin (de). Des êtres dont l'intelligence était limitrophe de l'idiotie (Baudel., Hist. extr.,1856, p. 5):
2. De nombreux journaux de 1920, 1921, 1922, notent un état limitrophe mais non identique à celui que je vise ici : l'état où la vie est perçue comme un fleuve qui coule à côté de vous et dans lequel (...) il est impossible de se jeter... Du Bos, Journal,1928, p. 153.
Prononc. et Orth. : [limitʀ ɔf]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1467 (A. Joubert, Hist. de la baronnie de Craon de 1382 à 1626, Angers, 1888, p. 59). Empr. au lat.limitrophus : limitrophi fundi « terres attribuées aux soldats des frontières pour leur subsistance » à basse époque; synon. de finitimus à l'époque médiév. (1349 ds Du Cange s.v. limitrophi). Fréq. abs. littér. : 54.