| LIMACE1, subst. fém. A. − ZOOL., lang. cour. Mollusque gastéropode de forme allongée sans coquille, ou dont la petite coquille est cachée sous le manteau, à quatre tentacules, couvert d'une humeur visqueuse, et qui aime l'humidité. Limace cendrée, rougeâtre, noire; limace grise ou agreste (synon. loche); les cornes, la lenteur de la limace; dégâts causés par les limaces aux cultures maraîchères. La limace contemplait la rose avant d'y baver (Péladan, Vice supr.,1884, p. 272).Les escargots cornus tâtent, du bout des yeux, le gravier rose, et les limaces, chinées de blanc et de noir, brodent le mur d'un ruban d'argent (Colette, Dialog. bêtes,1905, p. 129): La limace baveuse argente la muraille
Dont la pierre se gerce et dont l'enduit s'éraille...
Gautier, Albertus,1833, p. 127. − P. ext. ,,En général toute larve ayant un aspect visqueux, gluant et dont le corps s'applique étroitement à la plante nourricière`` (Séguy 1967). ♦ Limace de mer. ,,Nom de divers animaux qui se rapprochent des limaces terrestres par leur forme`` (Littré 1867). B. − P. anal. 1. a) MÉCAN. ,,Machine en tuyau à hélice pour élever l'eau`` (Jossier 1881). Synon. techn. vis d'Archimède. b) MÉD. VÉTÉR. ,,Inflammation de la peau de l'intervalle interdigité du bœuf se propageant au ligament situé dans cet espace`` (Littré-Robin 1865). 2. Fam. Être mou et nonchalant. Resté sans sortir et sans même en éprouver le besoin. − Écrit un sanglant billet, hérissé d'ironie, à ce paresseux R, qui n'imprime pas mon article sur Ranke. Damnation sur cette limace! (Barb. d'Aurev., Memor. 2,1838, p. 294).La fierté de l'homme, l'instruction, le courage, tout les gêne; sous de pareils maîtres, le genre humain tomberait tout doucement à l'état de limaces, de chenilles et de lazaroni (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 476).Je suis un homme d'action. Je suis le contraire d'une limace. Je suis un homme capable de passions vives (Duhamel, Terre promise,1934, p. 176). Rem. À cause de son caractère visqueux, de la lenteur de ses déplacements et de la répulsion qu'elle inspire, la limace se prête à de fréquentes comparaisons. Cette fin de semaine se traîne comme une limace (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 278). Un gros mot de femme, c'est une limace aux lèvres d'une rose (Renard, Journal, 1909, p. 1260). − Pop. ,,Fille à soldats, dans l'argot des faubouriens`` (Delvau 1883). REM. Limaciforme, adj.Qui a la forme d'une limace. Mollusque, larve, chenille limaciforme. (Ds Littré, Lar. et Quillet 1965). Prononc. et Orth. : [limas]. Ac. 1762-1878, Littré, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill. : limace (fém.) ou limas (masc.); DG : -ace et vieilli : -as; Lar. 20e et Lar. encyclop. : -ace ou -ax; Ac. 1935, Rob., Lar. Lang. fr. : -ace. Au sens B 2, Nouv. Lar. ill. -Lar. encyclop. : -ace ou -asse. Étymol. et Hist. a) 1181-90 « limaçon à coquille » (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. W. Roach, 5946); b) 1538 « mollusque gastéropode, sans coquille » (Est.). Du lat. pop. *limacea (cf. esp. limaza, ital. du Nord lümasa), fém. de *limaceus (cf. lat. médiév. limatius, ixes. et l'a. fr. limaz), du lat. class. limax, -macis « limace, escargot » (FEW t. 5, pp. 341b-342). Fréq. abs. littér. : 165. Bbg. Rommel 1954, p. 179, 181. |