| LIGUEUR, -EUSE, subst. et adj. HIST. (Personne) qui faisait partie de la Ligue pendant les guerres de religion. Gentilhomme ligueur; journal du curé ligueur (titre d'un ouvrage de Jean de Lafosse). Ligueur, j'ai combattu, j'ai détesté le roi : Depuis que son pouvoir m'a rangé sous sa loi (Legouvé, Mort Henri IV,1806, I, 6, p. 354).Tantôt un protestant y a signé sa foi, tantôt un ligueur y a maudit Henri IV (Balzac, E. Grandet,1834, p. 6).♦ P. métaph. Quelle revanche pour les moines ligueurs (...) si la France était jetée dans la guerre (Jaurès, Paix menacée,1914, p. 93). − P. anal., emploi subst. Celui, celle qui fait partie d'une ligue (le plus souvent ligue politique, d'extrême droite notamment, ou ligue des droits de l'homme). En période troublée, il est arrivé, maintes fois, que plusieurs centaines de camelots du roi, de ligueurs, d'étudiants, fussent arrêtés au cours d'une manifestation (L. Daudet, Bréviaire journ.,1936, p. 78): La Ligue des droits de l'homme, née en 1898 dans les déchirements de l'affaire Dreyfus, constitue un cas type des organisations à buts idéologiques. C'est vers 1933 qu'elle a connu son effectif maximum : environ 200 000 ligueurs (dont 175 000 cotisants).
Meynaud, Groupes pression Fr.,1958, p. 82. Prononc. et Orth. : [ligœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1585 « comploteur » (N. du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 1, p. 219); 2. 1586 « membre de la Ligue [alliance des catholiques contre les protestants] » (Journal de l'Estoile pour le règne de Henri III, éd. L.-R. Lefèvre, p. 478); 3. 1900 « partisan d'une ligue politique » (Barrès, Appel soldat, p. 61 : Le garçon [...] se déclara ligueur, ami de Paul Déroulède). Dér. de ligue*; suff. -eur2*; cf. var. ligueux attestée fin xvies. au sens 2 (1591 ds Quem. DDL t. 20, v. aussi Hug.). Fréq. abs. littér. : 66. Bbg. Quem. DDL t. 20. |