| LIGUER, verbe trans. A. − Emploi trans. Unir dans une même ligue : 1. Le bluff avait réussi à Pitt jusqu'alors et il semble que le succès l'ait grisé. Ewart, son ambassadeur à Berlin, le poussait à liguer la Suède, la Pologne, la Turquie et la Prusse qui, sous l'égide de l'Angleterre, endigueraient définitivement l'expansion russe...
Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 225. − [Avec suj. inanimé] Je ne sais quelle fureur et quelle haine vous rongent, vous liguent contre moi (Sand, Mauprat,1837, p. 311). B. − Emploi pronom. Se liguer pour/contre.Se constituer en cabale en faveur ou, le plus souvent, contre quelqu'un ou quelque chose. Charles le Chauve et Louis le Germanique se liguèrent contre lui (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 41): 2. Alors il avait avoué qu'il partait, qu'il était accusé faussement, une histoire de lycée, que les professeurs se liguaient tous contre lui, et qu'il fallait qu'il disparût quelques jours.
Martin du G., Thib., Cah. gris, 1922, p. 639. − [Avec suj. inanimé] Tout se liguait contre eux (Saint-Exup., Courr. Sud,1928, p. 39). − Au fig. Unir ses efforts, rassembler ses forces dans un but bien déterminé. Il en est ainsi des talens; nous devons les admirer quand ils sont utiles, et nous liguer contre eux dès qu'ils peuvent troubler l'ordre et le bonheur de la société (Genlis, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 27). Prononc. et Orth. : [lige], (il) ligue [lig]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1564 Estre ligué, se liguer « être allié » (Thierry). Dér. de ligue*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 139. |