| LIGNARD, subst. masc. A. − Rare. Personne qui, dans un parti politique, suit la ligne fixée par la direction (d'apr. Lar. Lang. fr.). B. − Moderne 1. ÉLECTRICITÉ a) ,,Fil ou installation servant au transport de l'électricité`` (Neyron 1970). b) ,,Ouvrier chargé d'établir une ligne électrique, téléphonique, télégraphique, d'éclairage ou de force motrice`` (Neyron 1970). 2. Pop. et arg. a) BEAUX-ARTS. ,,Peintre qui s'attache plus à la pureté du dessin, à la perfection de la ligne qu'à la couleur`` (France 1907). b) HIST. DE L'ARMÉE. Officier ou soldat d'infanterie de ligne. J'arrive ainsi au rond-point et je me mets à la queue d'une rangée de gardes nationaux, de lignards, de mobiles, un peu abrités par l'angle d'une boutique, qui a l'encoche toute fraîche d'une balle prussienne (Goncourt, Journal,1870, p. 641): ... l'armée française avec son infanterie et sa cavalerie a toujours été une des premières du monde. Nos lignards et nos cavaliers sont toujours d'excellents soldats, les mêmes excellents soldats et de la même nature que ceux qui nous ont assuré dans le passé de si belles victoires.
Barrès, Cahiers, t. 9, 1912, p. 309. c) PÊCHE. ,,Pêcheur à la ligne`` (Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p. 227). d) TYPOGR. ,,Dans l'argot des typographes, c'est le compositeur spécialement chargé de la ligne courante`` (France 1907). e) JOURN. ,,Rédacteur de journal payé à la ligne`` (Rigaud, loc. cit.). Prononc. et Orth. : [liɳa:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1848 « fantassin de ligne » (d'apr. Esn.); 2. a) 1874 typogr. « compositeur de lignes courantes » (ibid.); 1877 « id. » (Darm.); b) 1881 « reporter payé à la ligne » (Rigaud, loc. cit.); 1894 « id. » (Sachs-Villatte, Französisch-deutsches Supplement-Lexikon). Dér. de ligne*; suff. -ard*; cf. pour le sens 1 l'expr. troupe de ligne « troupe destinée à combattre en ligne » (dep. Ac. 1835) et pour le sens 2 tirer à la ligne « écrire des phrases inutiles, pour le seul effet d'allonger un article payé par ligne » (dep. 1867, Littré). Fréq. abs. littér. : 24. Bbg. Darm. 1877, p. 90. - Dauzat Ling. fr. 1946, pp. 326-327. |