| LICITE, adj. [En parlant d'une chose] Qui est permis par la loi, par une autorité, par les usages; qu'aucune loi ne défend. Anton. illicite, prohibé.Opération licite; moyens licites. Il faudra (...) que des lois pénales (...) distinguent (...) ce qui est licite de ce qui est défendu (Constant, Princ. pol.,1815, p. 126).Je trouvais bien commode que notre amitié fût licite et qu'on m'autorisât à voir Jacques, seule à seul (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 200):... − Ratbert, par stratagème, a mis
Son drapeau sur les murs d'Ancône; c'est permis;
Ancône étant peu sage; et la ruse est licite
Lorsqu'elle a glorieuse et pleine réussite,
Et qu'au bonheur public on la voit aboutir...
Hugo, Légende, t. 2, 1859, p. 500. ♦ Il est licite (à qqn) de + inf.À cette époque [xviesiècle] et parmi les Grecs orientaux, on ne croyait pas qu'il fût licite de traduire les Saintes Écritures dans un dialecte vulgaire (Mérimée, Faux Démétrius,1853, p. 85). − En emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le plus amusant, c'est les distinctions qu'ils établissent entre le licite et l'illicite (Vogüé, Morts,1899, p. 304). − Rare. [En parlant d'une pers.] Qui est dans une situation conforme à la loi, normale. Tous ces personnages licites et légitimes (...), non insoumis, non polygames, à métiers clairs et définis (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 284). Prononc. et Orth. : [lisit]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [Cf. le dér. licitement 1266] ca 1310 (Aimé, Ystoire de li Normant, éd. V. de Bartholomaeis, I, XXXVIII, p. 5). Empr. au lat.licitus « permis, légitime, licite ». Fréq. abs. littér. : 57. DÉR. Licitement, adv.D'une manière licite. Une vengeance (...) ne pouvait être licitement exercée quatre jours après (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 219).Le sacrement (...) licitement administré ou reçu (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 635).− [lisitmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. 1266 (Franchise d'Orgelet ap. Tuetey, Et. sur le dr. mun. de Fr.-Comté, p. 176 ds Gdf. Compl.); de licite, suff. -ment2*. |