| * Dans l'article "LICHER,, verbe trans." LICHER, verbe trans. Pop. et fam. A. − Lécher. V'là ç'te pauv' Nioule qui s'en allait... licher son doigt dans la cour! (Martin du G., Gonfle,1928, II, 4, p. 1202).Pendant qu'il se livre à cette opération, Zazie liche la mousse de son demi (Queneau, Zazie,1959, p. 67). B. − P. ext. 1. Embrasser. Synon. bécoter.C'est-i ta sœur, la femme aussi, que tu lichais à tomber de cheval? (La Varende, Dern. fête,1953, p. 306). − Emploi pronom. Tous les jours, c'est pareil : ça se liche, ça ferme la fenêtre et on ne voit plus rien (Colette, Cl. école,1900, p. 104). 2. Boire, manger, généralement avec excès, avec gourmandise. Elles lichaient ainsi la goutte, sur un coin de l'établi (Zola, Assommoir,1877, p. 645): Vautré sur le pont, il serre étroitement dans ses bras, comme s'il était en train de prendre le pucelage d'une fille, un demi-muid de vin de Samos, dont il a fait sauter la bonde et il liche avec des cris de jouissance ce vin qui dégouline et qui gicle.
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 169. − Emploi abs. Faire bombance. V. benoît ex. 6. 3. Région. (Canada). a) Chercher à obtenir quelque chose par la flatterie. Licher une place (Canada1930). b) Licher le cul. Flatter (un supérieur). Synon. faire de la lèche*.Pis tu penses que j'tai pas entendu, quand t'as parlé d'moé, quand t'as dit qu'j'lichais l'cul d'mon grand patron anglais pour qu'y donne une job à mon fiston? (J. Barrette, Dis-moi...,1975, p. 24 ds Richesses Québec, 1981). Prononc. : [liʃe], (il) liche [liʃ]. Étymol. et Hist. 1. Av. 1486 « lécher » (Guillaume Alexis,
Œuvres poétiques, éd. A. Piaget et É. Picot, t. 2, p. 183, 2161); 2. 1772 « boire » (Chanson poissarde d'apr. Larchey, Excentr. lang., 1865, p. 185); 1821 (Desgranges, Pt dict. du peuple à l'usage des 4/5 de la France, Paris); 1885 lichée « petite quantité de liquide » (Vallès, J. Vingtras, Insurgé, p. 286); 3. a) 1880 au Canada « flatter (un supérieur) » (Dunn); b) 1930 « chercher à obtenir (une place) » (Canada). Var. fam. de lécher*. Le -i- apparaît dans les dér. dès le xiies. (lichere, licherie ds le Gloss. Tours, cf. T.-L.); il est prob. dû à l'infl. d'un autre verbe, peut-être lisser, qui est sémantiquement voisin de lécher*, cf. FEW t. 16, p. 462a. Au sens 3, cf. lécher « flatter quelqu'un ». Fréq. abs. littér. : 26. DÉR. Lichot(t)er,(Lichoter, Lichotter) verbe trans.,synon. fréquentatif, pop. et fam. Un homme qui s'est laissé mourir à force de lichotter (Huysmans, Marthe,1876, p. 135).Il lichotte le couteau de la guillotine avec sa langue (Vallès, J. Vingtras, Insurgé,1885, p. 138).− [liʃ
ɔte]. Lar. Lang. fr. : 1 ou 2 t. − 1resattest. a) 1876 « boire » (Huysmans, Marthe1876, p.135), b) 1885 « lécher à petits coups » (Vallès, loc. cit.); de licher, suff. -oter*, -otter. BBG. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 298, 433. |