| LICHETTE, subst. fém. Pop. et fam. A. − Petit morceau de nourriture. Ne pas avoir une lichette de pain, ni une goutte de vin dans le corps (Zola, Assommoir,1877, p. 775).Il mangeait le lard sur le pain, à la paysanne, une lichette contre son pouce pour éviter de le graisser (Pourrat, Gaspard,1922, p. 29). B. − P. ext. Petit morceau, petite quantité de quelque chose. Il se baissa une seconde, pour puiser, du bout de sa brosse, dans la gamelle placée au bas de lui, une petite lichette de cirage (Courteline, Gaîtés esc., Pipe, 1891, I, p. 245). Rem. Région. (Belgique). ,,Attache fixée à l'intérieur du col d'un vêtement, permettant de le suspendre`` (Baetens 1971, p. 349). Prononc. : [liʃet]. Étymol. et Hist. 1821 « petit morceau (d'un aliment) » (Desgranges, Pt dict. du peuple, p. 133); rare av. le milieu du xixes. Orig. obsc. Soit dér. de licher* « lécher »; suff. -ette (v. -et), avec infl. phonét. de lèche1* « tranche mince » (cf. FEW t. 16, p. 460b et p. 462b, note 23); soit plus vraisemblablement, var. de léchette « petite lèche » (dimin. de lèche1*); cf. aussi la forme [liʃ
εta] que l'on trouve à Poncins, ainsi que les var. en -i- de lèche1, attestées pour la plupart en fr.-prov. et dans le Centre (cf. FEW t. 5, p. 373a-b). On trouve un licquette « petit morceau, bribe » en 1501 (Livre de conduite du régisseur et compte des dépenses pour le Mystère de la Passion, éd. G. Cohen, p. 164b). Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p. 383. - Piron (M.). Les Belgicismes lex. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, p. 301. |