| * Dans l'article "LIBELLE,, subst. masc." LIBELLE, subst. masc. A. − DROIT 1. DR. ROMAIN. Mémoire remis par les parties au magistrat avant le début du procès et contenant l'essentiel de leur demande ou de leur défense. Libelle de divorce : La litis denuntiatio est remplacée dès le vesiècle par citation d'office que l'on retrouve dans la procédure par libelles [it. ds le texte], seule connue de Justinien. a) Le libellus conventionis ou « libelle d'assignation » est un écrit rédigé par le demandeur ou par ses conseils, exposant sommairement la demande. Il est remis au juge. Le juge, saisi du libelle, l'examine (...). b) Le défendeur qui reçoit signification a un délai de 10 jours anciennement, puis de 20, pour répondre en envoyant au juge un libelle de défense : le libellus contradictionis.
A.-E. Giffard, Précis de dr. romain, Paris, Dalloz, t. 1, 1938, p. 163. 2. DR. CANON. Tout acte signifié par écrit. Libelle d'anathème, d'excommunication. (Dict. xixeet xxes.). B. − LITT. Écrit généralement court, diffamatoire, dirigé contre une personne, un groupe de personnes, une corporation. Veut-on écraser un individu isolé, sans manège, sans appui? On le calomnie dans un libelle (Marat, Offrande à la Patrie,1789, p. 25).D'innombrables libelles, d'une violence extraordinaire, furent publiés contre lui [Henri III] (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 182). − P. méton. Genre littéraire correspondant. S'il [Voltaire] essaie la satire, il glisse dans le libelle (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 273).Le livre [la Fréquente Communion] a de l'allure, mais, par endroits, il tient du libelle (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 422). Prononc. et Orth. : [libεl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1283 dr. « requête écrite présentée par le demandeur » (Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. Am. Salmon, § 196); b) av. 1662 libelle de divorce (Pascal, Pensées ds
Œuvres, éd. L. Brunschvicg, t. 3, p. 181); 2. 1465 libelles diffamatoires (Jean de Roye, Chronique scandaleuse, éd. B. de Mandrot, t. 1, p. 111). Empr. au lat.libellus (dimin. de liber « livre ») « petit livre », qui a déjà eu, dans le domaine littér., le sens de « pamphlet » et en dr. celui de « mémoire ». On trouve plus anciennement le subst. libel employé au sens 1 dep. ca 1265 (Brunet Latin, Trésor, éd. F. Carmody, p. 422) et jusqu'au xvies.; cf. encore au xviies. le hapax libeau (v. Gdf., s.v. libel). Fréq. abs. littér. : 151. DÉR. Libelliste, subst.Personne qui écrit des libelles. Les libellistes qui s'attaquèrent à Maury, devenu célèbre, ont ignoblement fouillé dans les années de sa jeunesse (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 4, 1851-62, p. 265).− [libεl(l)ist] et [-belist]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. 1640 (Chapelain, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 1, p. 664); de libelle, suff. -iste*. − Fréq. abs. littér. : 26. BBG. − Gohin 1903, p. 270 (s.v. libelliste). |