| LAVIS, subst. masc. BEAUX-ARTS A. − 1. Domaine du dessin.Procédé de coloriage consistant à teinter un dessin par applications légères et transparentes d'encre de Chine, de sépia, de bistre ou de couleurs étendues d'eau, exécutées en aplat et pouvant être superposées. Synon. aquatinte.Lavis monochrome; lavis à l'essence; colorier un dessin au lavis. Dessin au lavis (Ac.1835-1935).Pendant l'été, l'association, par groupes (...) fait des cours de trigonométrie pratique et de lavis d'après nature (Viollet-Le-Duc, Archit.,1872, p. 392).Les Van Eyck (...) ébauchaient en un lavis très léger d'une seule teinte (Moreau-Vauthier, Peint.,1933, p. 26): 1. Les gris ainsi obtenus sont en effet absolument différents de ceux que crayon, fusain ou lavis peuvent donner : d'une autre matière et d'un autre ton.
Arts et litt.,1935, p. 28-12. 2. Domaine de la grav.Procédé de gravure en creux basé sur le dépolissage et le matage du métal par application directe d'acide plus ou moins étendu d'eau. Sans parler des planches préparées (...) au lavis ou au pointillé, la combinaison des procédés a donné naissance à la gravure au pointillé et à la gravure en manière de crayon (Dacier1944, p. 8). 3. Domaine de la lithographie.Procédé utilisant des techniques très diverses et visant à obtenir à l'impression les effets du dessin au lavis. Vers 1819, Gottfried Engelmann, de Mulhouse, imagine le lavis lithographique qui permet l'exécution de teintes légères (Civilis. écr.,1939, p. 10-5). B. − P. méton. Dessin, œuvre exécuté selon le procédé du lavis. Acheter un lavis. D'abord, un grand plan d'ombre ressemblant à un lavis d'encre de Chine sur un dessous de sanguine (Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 4).[Fragonard] s'est dépensé surtout en menues œuvres, esquisses, lavis, sanguines, enlevées avec une verve étourdissante (Hourticq, Hist. Art, Fr.,1914, p. 278): 2. Seuls les lavis de Rembrandt, faits de taches que l'on croirait hasardeuses et de larges traits rageurs font pressentir ce drame technique...
Arts et litt.,1935, p. 3-11. − P. métaph. Dans le bleu indécis du soir, les rizières passent à côté de nous, grands miroirs gris peints çà et là, en lavis estompé (Malraux, Conquér.,1928, p. 14). Prononc. et Orth. : [lavi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1676 « couleur simple détrempée avec de l'eau (Félibien, p. 631); 2. av. 1678 « manière de colorer un dessin avec de l'encre de Chine ou toute autre couleur étendue d'eau » (Brosse, Manière de graver, 153 ds IGLF). Dér. de laver*; suff. -is*. Fréq. abs. littér. : 53. |