| LAVABO, subst. masc. A. − LITURG. CATHOL. 1. Prière que dit le prêtre en se lavant les doigts durant la messe. Dire le lavabo. La messe en est au lavabo (Ac.1835, 1878). 2. P. méton. Linge avec lequel le prêtre s'essuie les doigts qu'il s'est lavés après l'offertoire. (Ds Ac.; dict. xixeet xxes.). B. − 1. ARCHIT. Fontaine de pierre destinée aux ablutions des moines dans un monastère. C'est un moine bachique à oreilles d'âne et le verre en main riant au nez de toute une communauté, comme sur le lavabo de l'abbaye de Bocherville (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 214). 2. P. anal. a) Meuble de toilette garni d'une cuvette et d'un pot-à-eau. Lavabo à trépied. On voyait, dans la cour, des lavabos sans cuvettes (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 269).V. bain ex. 4 : 1. L'Empereur se lave ensuite la figure, et très souvent la tête, dans un grand lavabo [it. ds le texte] d'argent, fixé dans l'encoignure de la chambre, et apporté de l'Élysée.
Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 457. b) Appareil sanitaire fixe comportant une cuvette alimentée en eau par des robinets et muni d'un dispositif de vidange, qu'on utilise pour faire sa toilette. Lavabo de céramique; lavabo collectif; chambre avec lavabo; se laver au lavabo. Il dépouilla (...) sa belle redingote, en prit une vieille, qui pendait dans un placard, au-dessus d'un lavabo, et l'endossa (France, Révolte anges,1914, p. 22).À la fin on ose à peine pisser dans le lavabo, tellement que tout s'entend d'une chambre à l'autre (Céline, Voyage,1932, p. 441). 3. P. méton. Pièce, endroit muni d'un lavabo où l'on peut faire sa toilette. Synon. cabinet de toilette.Au sommet de l'escalier, à quelques pas de mon casernement, je rencontrai Bernard, en pyjama; il sortait du lavabo (Abellio, Pacifiques,1946, p. 18): 2. ... c'est après quelque trente-six heures de chemin de fer, (...) quand se font sentir sur votre personne toutes les conséquences de lavabos où il n'y a pas de glace, pas de serviette, pas de savon, et pas d'eau (je songe aux lavabos des troisièmes espagnoles)...
Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 588. − Gén. au plur. Cabinet d'aisance public (où se trouve généralement un lavabo). Synon. toilettes.Où sont les lavabos? Des gens passaient, allant aux lavabos (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 228).Elle restait vingt minutes aux lavabos, à lire Nietzsche (Montherl., J. filles,1936, p. 956).Laforgue demanda un numéro de téléphone qui n'existait pas. − On ne répond pas, dit la dame du lavabo (Nizan, Conspir.,1938, p. 12). Prononc. et Orth. : [lavabo]. Au plur. des lavabos. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. I. 1. 1503 « bassin » (B. Archéol. du Com. des Trav. hist. 1891, 266 ds IGLF : fera ung lavabo ou pissyne pour servir au grant autel); 2. 1560 « linge où le prêtre essuie ses doigts pendant la messe » (Viret, Cuisine Papale, 53 ds Delb. Notes mss d'apr. FEW t. 5, p. 219 b); 3. 1680 « carton que l'on met au côté droit de l'autel où sont écrites ces paroles « lavabo manus » (Rich.); 4. 1721 « action du prêtre de se laver les doigts pendant la messe et partie de la messe où cette action se fait » (Trév.). II. 1. 1804 « meuble de toilette » (Journal des Dames et des Modes ds Fr. mod. t. 23, p. 133); 2. subst. plur. 1871 (Zola, Fortune Rougon, p. 221 : le couloir aux lavabos). Mot lat. tiré du Psaume 26, 6 : lavabo inter innocentes manus meas « je laverai mes mains au milieu des innocents » que prononce le prêtre en se lavant les mains après l'offertoire au cours de la messe romaine. Fréq. abs. littér. : 140. Bbg. Archit. 1972, p. 145, 146. |