| LATITUDINAIRE, adj. et subst. A. − (Celui, celle) qui s'accorde des libertés dans les principes d'une religion. Foi latitudinaire. Les esséniens sont les radicaux du judaïsme, voisins par cela même des latitudinaires (Renan, Hist. peuple Isr., t. 5, 1892, p. 69).[L'instituteur] honnête, maigre, rigoureux, d'une austérité physique plus marquée (...) d'une morale moins latitudinaire [que celle du curé] (Arnoux, Solde,1958, p. 216). B. − P. ext., emploi adj., littér. Trop complaisant, trop tolérant. Synon. laxiste.Le faux puriste, le puriste latitudinaire que je suis, accepte volontiers automobile et tous les mots de même sorte (Lamelot, Régime de la lang. fr. ds Le Temps, 20 oct. 1938). Prononc. et Orth. : [latitydinε:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. A. 1696 subst. « partisan d'une doctrine religieuse étendant le salut à tout le genre humain » (Pierre Jurieu, La religion du latitudinaire, avec l'apologie pour la sainte Trinité, appelée l'hérésie des trois Dieux ds Cior. xviies., no36972); 1704 id. « personne très large en matière religieuse » (Trév.). B. 1704 adj. « qui est tolérant » (ibid.). Formé sur le rad. du lat. latitudo, -inis, v. latitude; suff. -aire*; cf. l'angl. latitudinarian attesté dès 1662 au sens A ds NED. DÉR. Latitudinarisme, subst. masc.Système accordant des libertés dans les principes d'une religion. Ainsi [par les mille sectes bizarres qui peuplèrent la Réforme] s'établit peu à peu le latitudinarisme le plus excessif (Lamennais, Indifférence, t. 1, 1817-23, p. 177).− [latitydinaʀism̥] − 1reattest. 1817-23 (Lamennais, loc. cit.); dér. sav. de latitudinaire, suff. -isme*; cf. l'angl. latitudinarianism id. dès 1676 ds Ned. BBG. − Gohin 1903, p. 274. |