| LAPIDAIRE1, subst. masc. A. − Vx. ,,Au moyen âge, traité sur les propriétés des pierres précieuses`` (DG). Au premier type se rattachent les compilations encyclopédiques du moyen âge (telles que les bestiaires ou les lapidaires) (Gds cour. pensée math.,1948, p. 350). B. − Moderne 1. Celui qui taille et polit les pierres précieuses, y grave ou sculpte des figures, ou celui qui fait le commerce de ces pierres. Atelier d'un lapidaire; lapidaire en pierres fausses et synthétiques. On demeurait ébahi, songeur, déconcerté, par cet art qui (...) empruntait (...) à l'art du lapidaire et du graveur ses finesses les plus exquises (Huysmans, À rebours,1884, p. 80): ... c'était une pierre qui, en raison de plusieurs défauts, resta longtemps brute; enfin un lapidaire imaginatif la tailla en forme de dragon aux ailes déployées; elle fait partie des collections du Louvre.
Metta, Pierres préc.,1960, p. 74. − P. métaph. ♦ Artiste ciseleur du mot, du fond et de la forme d'une œuvre littéraire. Synon. orfèvre.C'est [le Pauvre chien à Brisquet] un pur diamant taillé par le premier lapidaire du monde : car Nodier était essentiellement lapidaire en littérature (Sand, F. le Champi,1848, p. 13). ♦ [Désigne un inanimé] Sur l'humanité qu'il use de sa lime, Essayant tous les cœurs à sa meule sublime, Scrutant tous les défauts de l'homme transparent (...) Se penche le malheur, lapidaire de l'âme (Hugo, Quatre vents esprit,1881, p. 58). 2. [Désigne un instrument] a) Sorte de table circulaire dont on se sert pour polir les pièces d'horlogerie, les verres de montre. (Dict. xixeet xxes.). b) Meule utilisée pour le dressage des surfaces planes. Le dégrossissage des surfaces planes se fait de préférence au lapidaire; on nomme ainsi des meules sur lesquelles on travaille sur les faces et non sur la tranche (Gasnier, Dépôts métall.,1927, p. 258). Prononc. et Orth. : [lapidε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 « traité sur les propriétés des pierres précieuses » (Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 3007); 2. 1263-70 « ouvrier qui taille les pierres » (Couronnement de Renard, éd. A. Foulet, 527); 3. 1840 « instrument dont se servent les polisseurs d'acier » (Ac. Compl. 1842). 1 formation sav. selon un type lat. lapidarius « traité sur les pierres » qui est attesté au xiiies. en lat. médiév. (Nierm., Latham); 2 empr. au lat. lapidarius « tailleur de pierres ». |