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LANTERNIER, subst. masc.
A. −
1. Vx. Fabricant de lanternes.
En appos. à valeur d'adj. Je remets à MmeXifre des lanternes pour vous servir de modèles. Si vos artistes lanterniers de Madrid ne pouvaient les imiter, je vous en enverrais une provision (Mérimée, Lettres ctesse de Montijo, t. 1, 1870, p. 176).
2. Vx. Celui qui était chargé d'allumer les lanternes publiques. (Dict. xixeet xxes.).
3. Vx et pop. Tenancier d'une maison de prostitution. Elle ne demeurait guère plus dans un établissement où elle ne voulait pas permettre au « lanternier » de s'immiscer dans ses affaires (E. de Goncourt, Élisa,1877, p. 98).
4. Porteur de lanterne (notamment dans le braconnage nocturne). C'était le lanternier qui cherchait et trouvait le gibier, qui l'arrêtait dans la lumière (Genevoix, Raboliot,1925, p. 254).
B. − Vieilli et fam. Homme irrésolu, indéterminé; diseur de fadaises. La façon dont le lanternier Millerand se sauva de la présidence de la République vaut qu'on s'y arrête (L. Daudet, Brév. journ.,1936, p. 149).
Prononc. et Orth. : [lɑ ̃tε ʀnje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1260 « fabricant de lanternes » (E. Boileau, Métiers, 171 ds T.-L.); b) 1680 « celui qui allume les lanternes des rues » (Rich.); c) 1877 « tenancier de maison publique » (E. de Goncourt, loc. cit.); d) 1925 « braconnier qui se sert d'une lanterne » (Genevoix, loc. cit.); 2. a) 1546 « celui qui débite des fadaises, des sottises » (Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, XII, 79); b) 1587 « homme irrésolu » (La Noue, Disc. polit., XXIII ds Gdf. Compl.). Dér de lanterne*; suff. -ier*; le sens 1 c parce que les maisons publiques étaient signalées par une lanterne rouge; cf. 1846 la lanterne rouge de la prostitution (Balzac, Cous. Bette, p. 140). Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 329.