| LANSQUINER, verbe impers. Argot A. − Pleuvoir. Il lansquine, il pleut, vieille figure frappante, qui porte en quelque sorte sa date avec elle, qui assimile les longues lignes obliques de la pluie aux piques épaisses et penchées des lansquenets, et qui fait tenir dans un seul mot la métonymie populaire : il pleut des hallebardes (Hugo,Misér., t. 2,1862,p. 198). B. − Uriner. Mais là, mon envie de lansquiner était partie − sans moi − (évaporée, sans doute, dans le feu du discours) (J. Bruc, Au décarpillage,pp. 160-161 ds Cellard-Rey 1980). REM. 1. Lansquine, subst. fém.Pluie. Quand la lansquine m'a trempé l'cuir, j' m'essui l'échine (Richepinds Lar. lang. fr.).Var. graph. lancequine (Esn. 1966). 2. Lansquiné, -ée, adj.Mouillé. Le môme pantinois n'est pas maquillé de fertille [de paille] lansquinée, ajouta Brujon (Hugo, Misér., t. 2,1862, p. 184). Prononc. et Orth. : [lɑ
̃skine], (il) lansquine [lãskin]. Var. Lancequiner ds Courteline, Train 8 h 47, 1888, 1repart., VII, p. 79. Étymol. et Hist. 1. 1800 lancequiner « pleuvoir » (P. Leclair, Hist. brig. et assass. Orgères, p. 136); 2. 1811 lansquiner « pleurer » (chanson ds Vidocq, Mém., t. 3, p. 98); 3. 1836 id. « uriner » (Id., ibid., t. 2, p. 334). Dér. de lance 2; cf. lancer, lanscailler « uriner » ds FEW t. 21, p. 22 b. |